Seconde vague violette!
Près de 100000 personnes ont participé le 14 juin à une nouvelle mobilisation féministe dans les rues des grandes villes de Suisse. Entre actions auprès des travailleuses, ateliers et défilés, une multitude d’événements se sont déroulés tout au long de journée. Le rejet d’AVS 21 figurait au nombre des revendications
Pour les 30 ans de la grève de 1991 et deux ans après la maxi-manif, les Suissesses se sont encore massivement mobilisées le 14 juin. A l’appel des collectifs régionaux de la grève féministe et des syndicats, des actions étaient organisées dans une vingtaine de localités à travers le pays à 15h19, heure symbolique à partir de laquelle les femmes cessent d’être payées par rapport aux hommes. Les participantes ont lancé un signal fort contre les inégalités salariales et toutes formes de discrimination. Des défilés ont suivi, réunissant des dizaines de milliers de personnes. En Suisse romande, elles étaient plus de 10000 à Lausanne, pas loin de ce nombre à Genève, 3000 à Fribourg, 2500 à Neuchâtel, 500 à Delémont et à Bienne; de l’autre côté de la Sarine, les organisatrices revendiquaient 30000 à Berne, tandis que l’ATS et la presse régionale comptaient plus de 10000 à Zurich, au moins 4000 à Bâle ou encore 2000 à Lucerne. Au total, près de 100000 personnes selon l’Union syndicale suisse. Pas autant qu’en 2019, donc, mais beaucoup plus que les «plusieurs milliers» évoqués le soir même au téléjournal de la RTS. «Violet de monde», titrait plus justement Le Courrier le lendemain. Le message délivré ce 14 juin est assez clair: il faut maintenir les progrès réalisés en matière d’égalité, qui restent fragiles, et tout recul est inacceptable. A l’instar de la réforme AVS 21 adoptée quelques jours plus tôt par le Conseil national et qui vise à économiser un milliard de francs par an sur le dos des femmes en relevant l’âge de leur départ à la retraite à 65 ans. Les manifestantes ont rappelé que les femmes perçoivent en moyenne une rente inférieure d'un tiers à celle des hommes, elles ont copieusement hué le projet porté par le Conseil fédéral et la droite et annoncé qu’elles soutiendraient le référendum. Unia, qui était présent dans toutes les manifestations, a réaffirmé qu’il combattrait AVS 21 à leurs côtés.