«Seule la 13e rente est capable de résoudre le problème de l’AVS»
Alors que ses adversaires tentent de saper la 13e rente AVS et de démobiliser les électeurs, l’USS décortique leurs fausses affirmations et revient à l’essentiel.
Les votations du 3 mars approchent à grands pas, et avec elles, la question de la 13e rente AVS. Les débats sont houleux, car les enjeux sont fondamentaux. Si les adversaires de l’initiative syndicale «Mieux vivre à la retraite» finissent par reconnaître l’existence d’un problème au niveau des rentes, ils dézinguent l’idée d’une 13e rente AVS à coup de fausses affirmations. Et évoquent soudainement d’autres solutions dans le débat public. L’Union syndicale suisse (USS) a analysé les différentes propositions et, pour elle, le constat est sans appel: «Sachant par exemple que neuf couples mariés sur dix perçoivent déjà la rente maximale possible, seule une augmentation générale des rentes AVS résoudrait le problème actuel.»
Afin de mettre un stop aux fausses allégations des opposants à la 13e rente et à leur campagne intense fondée sur la peur, l’USS a décidé de procéder à un fact-checking – une vérification des faits – pour rétablir la vérité.
PC pas fiables
Tout d’abord, premier fait, les rentes baissent, et voilà pourquoi il est urgent pour les initiants d’introduire une 13e rente AVS. «Le pouvoir d’achat des retraités diminue en Suisse, rappelle Gabriela Medici, spécialiste des retraites à l’USS. Le renchérissement des primes d’assurance maladie, des loyers et des prix a déjà fait perdre aux retraités l’équivalent d’une rente mensuelle. C’est un vrai casse-tête non seulement pour les gens à la retraite, mais aussi pour les personnes actives qui prendront plus tard leur retraite. La classe moyenne en particulier va au-devant de problèmes financiers croissants en arrivant à la retraite.»
Pour elle, seule la solution de la 13e rente permettra de rééquilibrer la situation pour toutes et tous (voir graphique No 1). «Contrairement à ce qu’affirment nos adversaires, les prestations complémentaires – c’est-à-dire l’aide sociale pour les personnes à la retraite – ne permettent pas d’atteindre les classes moyennes. En plus, il y a quelques semaines seulement, ces mêmes politiciens ont revu à la baisse lesdites prestations complémentaires!»
On a les moyens
Deuxièmement, oui, la Suisse est assez riche pour s’offrir une 13e rente AVS! «Nos adversaires prétendent depuis des années que l’AVS va mal et que la 13e rente AVS coûte trop cher, s’indigne l’experte en assurances sociales. C’est tout simplement faux! L’AVS a fait l’année dernière des bénéfices à hauteur d’environ 3 milliards de francs. D’ici à 2030, la fortune de l’AVS aura atteint 70 milliards de francs. La Suisse peut facilement se permettre de traiter correctement ses retraités» (voir graphique No 2).
Et même si, à moyen terme, on doit relever les cotisations salariales de 0,4%, cela n’alourdirait pas significativement les prélèvements salariaux par rapport au passé. En tout cas, entre les coûts de l’AVS et ceux d’un 3e pilier (pour ceux qui peuvent se le permettre), il n’y a pas photo: l’AVS est bien plus attrayante pour la plupart des gens. «Grâce à la 13e rente AVS, les personnes professionnellement actives auront beaucoup plus d’argent pour vivre que s’il leur fallait combler le revenu manquant avec une solution privée.»
Une rente juste
Par ailleurs, troisième fait, la 13e rente AVS profitera aux bonnes personnes. «Nos adversaires déforment les faits à l’extrême», regrette Gabriela Medici, qui rappelle qu’au vu du mode de fonctionnement de l’AVS, il est juste que tout le monde reçoive une 13e rente AVS. «Or, seules les personnes qui en ont réellement besoin en profitent. Car les gens aux revenus très élevés paient beaucoup plus à l’AVS que ce qu’ils en recevront plus tard, contrairement à la grande majorité des salariés (voir graphique No 3). Par exemple, un couple de personnes qui ont eu des revenus moyens toute leur vie toucheront la même rente que M. et Mme Blocher.» Donc, non, les riches ne profitent pas de la 13e rente AVS…
La Suisse a une occasion historique le 3 mars prochain: celle d’introduire de meilleures rentes pour les retraités d’aujourd’hui et de demain. Une occasion dont tous les électeurs doivent se saisir! A bon entendeur…