Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann persiste et signe: pas question que le salaire minimum de la nouvelle CCT des shops des stations-service soit appliqué au Tessin. Dans une réponse orale aux conseillers nationaux tessinois Carobbio, Pantani et Quadri, le ministre en charge de l’Economie a justifié que le salaire négocié par les partenaires sociaux, à savoir 3600 francs par mois, ne répondait pas «aux intérêts de la minorité tessinoise».
Giangiorgio Gargantini, responsable du tertiaire pour Unia au Tessin dénonce une discrimination (lire notre édition du 13 juin). «C’est une décision inacceptable pour le syndicat, car elle bafoue la dignité des travailleurs du Tessin, qui ne peut pas être considérée différemment du reste du pays. Considérant que rien ne justifie qu’au sud des Alpes, il n’y ait pas les mêmes conditions de travail que dans les autres régions, cette injustice met en danger la cohésion sociale du pays.»
La récente publication du rapport 2017 du SECO montre qu’environ 70% des cas de dumping ont été décelés au Tessin, puis à Genève et à Zurich. Un canton sous pression, soumis à des contrôles intensifs. Le secrétaire syndical s’indigne de cette contradiction. «D’un côté, ce rapport insiste sur la nécessité d’intervenir de manière orientée en se concentrant sur les secteurs et les régions à risques et, de l’autre, on refuse d’appliquer dans le tertiaire tessinois ce qui est sans doute la mesure d’accompagnement la plus importante, à savoir respecter les salaires minimums obligatoires prévus par les CCT.»
La centaine de travailleurs du secteur ayant signé la pétition et Unia ne baissent pas les bras et se battront pour leur revendication «d’autant plus légitime». Ils continueront à plaider pour l’instauration de ce salaire minimum, même progressive.