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Sobriété nécessaire

Objectif climat insiste auprès des autorités vaudoises pour qu’elles tiennent leur engagement, à savoir réduire de 50% à 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
© Neil Labrador / archives

Objectif climat insiste auprès des autorités vaudoises pour qu’elles tiennent leur engagement, à savoir réduire de 50% à 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Objectif climat demande au Conseil d’Etat et aux députés vaudois de mettre en œuvre des mesures contre le réchauffement efficientes et ambitieuses

Pas question de relâcher la pression. Objectif climat, une alliance regroupant une trentaine d’organisations de la société civile, entend bien continuer à interpeller les autorités vaudoises. Et les intime, une nouvelle fois, de tenir leur engagement, à savoir réduire de 50% à 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, par rapport à l’année de référence 1990, et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Un but fixé dans le Plan climat du Canton qui, à ce rythme, ne cesse de s’éloigner. Selon un audit de l’EPFL, la feuille de route adoptée ne permettrait en effet qu’une diminution de 8% des émissions nocives. Un chiffre que des représentants de la coalition ont rappelé lors d’une conférence de presse organisée mercredi dernier à Lausanne. Et après avoir déjà médiatisé en octobre cette information. Pour ce nouveau coup de semonce, les fers de lance des associations attendent des politiques que le deuxième Plan climat du Canton, qui sera voté ce printemps, soit nettement plus ambitieux que le premier. Qu’il réponde aux objectifs auxquels il s’est lui-même astreint. Et sachant que 62,7% des Vaudois ont accepté en juin dernier que la protection du climat et de la biodiversité soit inscrite dans la Constitution cantonale. Dans ce sens, ils enjoignent aux élus de respecter la volonté populaire. Et leur demandent aussi de ne pas «raboter» la loi sur l’énergie actuellement en consultation. Ils les invitent encore à lire le rapport du GIEC. «Nous leur demandons de prendre en compte les avis des scientifiques et notamment d’intégrer l’audit de l’EPFL à leurs réflexions... De penser au long terme, plus loin que la durée de leur mandat.»

Aveuglement climatique

Dénonçant «l’aveuglement climatique de la Suisse et une volonté politique d’ignorance», l’alliance a rappelé deux événements qui ont défrayé la chronique cet automne. D’abord l’affaire du glacier du Théodule, proie de pelleteuses en vue de la préparation de la piste de Coupe du monde de ski alpin à Zermatt. Un mandat confié à l’ancien champion de ski et président des remontées mécaniques du Valais, Didier Defago. «Il est tout à fait légal d’organiser cette course en novembre, de creuser un glacier, de déplacer 100000 mètres cubes de neige l’hiver passé pour les ramener au début du mois dernier afin de “blanchir” le bas de la piste. C’est une vision du monde à court terme, sans aucune compréhension de ce qui se passe, mais c’est légal et ça rapporte 100 millions de francs. Ce qui est moins légal, c’est de tracer la piste en dehors du domaine skiable», a souligné Irène Wettstein, de la Marche bleue. «A ce jour, aucune instruction pénale n’a été déclarée ouverte...», s’est encore indignée l’avocate, dénonçant une «loi non respectée dans une compétition climaticide». Parallèlement, la militante a évoqué le cas de Nikoko, activiste du climat condamné pour avoir filmé le collage du rapport du GIEC sur l’esplanade du Château dans la capitale vaudoise en août 2021.

Décroissance sélective...

«Lorsque l’on rend visible le rapport du GIEC par un acte pacifique relevant de l’exercice de la liberté d’expression, la justice commence par sanctionner. Qui mérite une sanction: Defago ou Nikoko?» Dans ce contexte, des membres de l’alliance interpellent les députés chaque mardi matin depuis le 19 décembre. Un rendez-vous a aussi eu lieu à cette date avec les présidents des groupes du parlement. Le message qui sera inlassablement répété: leur devoir de protéger la population. «Vous devez prévoir en connaissance de cause. Vous devez écouter les scientifiques pour savoir. Vous devez gouverner.»

Parmi les solutions envisagées, Yvonne Winteler, coprésidente d’Alliance climatique, a mentionné la nécessité de tendre vers la sobriété, aussi évoquée dans l’audit de l’EPFL, et prôné «une décroissance sélective». Une approche visant, en résumé, à une réduction du trafic aérien, des voitures, mais aussi de la consommation de viande, ainsi que le développement de transports publics abordables. Membre des Grands-Parents pour le climat, Pascal Veillon a ajouté: «Nous nous inquiétons pour nos descendants. Nous devons nous engager pour eux. Nous sommes responsables d’avoir cru à la croissance...»

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