Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Sortir de sa ruche

Image tirée du film.

Dans "Hive", la cinéaste kosovare Blerta Basholli raconte l’histoire vraie d’une veuve de guerre bien décidée à gagner son indépendance. Un combat contre le patriarcat et les préjugés!

Dans un village du Kosovo, Fahrije est sans nouvelles de son mari porté disparu depuis la guerre de 1998-1999. Difficilement, elle subvient seule aux besoins de ses deux enfants et de son beau-père invalide en confectionnant quelques pots de miel. Pour améliorer les conditions de vie de sa famille et gagner son autonomie, Fahrije décide de passer son permis de conduire et de fonder, en compagnie d’autres veuves, une coopérative agricole. Leur objectif: produire et vendre de l’ajvar, un condiment mariné à base de poivrons. Mais dans la communauté, l’ambition de ces femmes et leur soif d’émancipation choquent. Tout le monde en parle et cela rend fous les villageois qui n’hésitent pas à recourir à l’intimidation et au sabotage pour faire rentrer les travailleuses dans le rang. Mais Fahrije est têtue, énergique et libre. Et elle va se battre sans relâche contre les préjugés et une organisation patriarcale pour offrir un avenir à ses enfants et aux femmes de son village. Tout en étant amenée, parallèlement, à faire le deuil de l’homme de sa vie…

Histoire vraie

Basé sur la biographie de Fahrije Hoti, Hive («Ruche») est le premier long métrage de la réalisatrice et scénariste kosovare Blerta Basholli. Une œuvre également coproduite par la Suisse. Grâce à une représentation réaliste, la cinéaste propose le portrait impeccable d’une communauté ravagée par un conflit armé et tiraillée entre soif de renouveau et conservatisme. «Une veuve doit seulement faire le ménage, respecter sa belle-famille et rester à la maison: ce sont les mots que Fahrije Hoti a entendus chaque jour depuis qu’elle a obtenu son permis de conduire et qu’elle a commencé à subvenir aux besoins de ses enfants», explique Blerta Basholli quant à ses motivations à raconter cette histoire vraie. Et en portant à l’écran un personnage féminin fort et autodéterminé, elle souhaite aussi insuffler une volonté d’autonomie à d’autres: «La décision de Fahrije de poursuivre sa vie quoi qu’il arrive peut sembler déroutante, douloureuse, parfois même drôle, et surtout profondément inspirante.»

Hive, de Blerta Basholli, dans les salles en Suisse romande depuis le 6 avril.

Pour aller plus loin

Lutte des classes au cœur du vignoble

Ouvriers durant les vendanges.

L’heure est aux vendages. En France, dans le Bordelais, alors que des grands crus se bonifient, la précarité et l’exploitation des ouvriers agricoles sont légion. Une journaliste a mené l’enquête

Devant la caméra, une parole libérée

Image tirée du film No Apologies.

Des migrants africains en situation précaire prennent la parole dans le documentaire No Apologies. Un film d’une sincérité troublante, à l’encontre du politiquement correct

Images de grèves (1969-1979)

Un cycle cinématographique, organisé en collaboration avec Métro-Boulot-Kino et le cinéma Le Spoutnik à Genève, a démarré en septembre et se poursuivra les 1 er et 2 octobre...

L’art comme outil social

La 4 e édition de Festiv’arte, organisée par l’association Métis’arte, se déroulera du 6 au 8 septembre. Sur le thème du rêve, le festival se tiendra au centre socioculturel Pôle...