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Swissmetal: les revendications ont abouti

Les représentants du personnel et Unia à Reconvilier et Dornach ont obtenu une diminution de 40% du nombre de samedis travaillés

L'horaire «Flex» mis en place au printemps dernier chez Swissmetal permettait de faire travailler le personnel cinq samedis par trimestre. Ce nombre passera désormais à trois. La direction vient en effet d'accepter cette revendication formulée par les commissions du personnel et Unia.

«Le dialogue entre le personnel et la direction est renoué et il permet de déboucher sur des résultats concrets, même si nous souhaiterions bien sûr d'autres améliorations.» Chargé du dossier Swissmetal, Jean-Pierre Chapuis, secrétaire syndical à Unia Transjurane se félicite du changement d'atmosphère survenu dans cette entreprise après le départ de l'ancien CEO, Martin Hellweg, dont la stratégie calamiteuse avait provoqué deux grèves mémorables. «Avec lui, tout était bloqué.»

Un pas en avant
Ce que les commissions du personnel des sites de Reconvilier et Dornach viennent d'obtenir, avec le syndicat Unia et l'association Employés Suisse, c'est une réduction de 40% du nombre de samedis durant lesquels les travailleurs peuvent être appelés à travailler. Explication: un accord baptisé «Flex», et reconduit en avril de l'année dernière, réglait notamment la question épineuse du travail du samedi par équipes. Cet accord fixait à cinq le nombre maximal de samedis travaillés par trimestre. Face à la surcharge de travail et aux contraintes occasionnées par ce système, les représentants du personnel et le syndicat ont, dès décembre dernier, revendiqué une diminution de ces jours, cela sous le mandat des salariés mécontents. «Nous demandions de passer de cinq à trois jours au maximum par trimestre. C'était la revendication prioritaire des travailleurs dans le cadre de la négociation de la nouvelle convention avec l'entreprise. La direction a fini par nous donner gain de cause. Elle s'est rendu compte qu'elle n'avait pas forcément intérêt à multiplier les heures supplémentaires car cela finissait aussi par lui coûter cher», souligne Jean-Pierre Chapuis. Et pour cause, tout ce qui dépasse les 100 heures de surplus admissibles par année doit être considéré comme heures supplémentaires majorées. L'entreprise s'est donc résolue à engager davantage de personnel pour amortir en partie la surcharge de travail. A Reconvilier, les effectifs sont passés à un peu plus de 160 personnes, dont 37 travailleurs temporaires.

Limites à la flexibilité
Cet accord, signé le 22 février, fera l'objet d'un premier bilan à fin mai. Les représentants du personnel et les syndicats auront donc la possibilité de demander son amélioration. Jean-Pierre Chapuis note que l'application de la convention «Flex» n'est pas encore parfaite, «mais elle a au moins le mérite de fixer un cadre et des limites. Avant son existence, les travailleurs étaient déjà appelés à travailler le samedi, mais de manière arbitraire, au bon vouloir du patron. Aujourd'hui, les règles sont fixées. La possibilité de faire travailler le personnel le samedi a été limitée et soumise à une demande préalable. De plus, le travail du samedi ne peut être effectué que sur une base volontaire.»
Si les négociations sur la flexibilité du travail ont abouti, tel n'est pas le cas de celles portant sur la revalorisation des salaires. Invoquant les difficultés financières de l'entreprise, la direction préconise le gel des salaires. Mais rien n'est définitivement joué. La porte des négociations reste ouverte et les représentants du personnel et Unia ont encore des cartes à jouer.


Pierre Noverraz