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«Touche pas à ma CCT Santé 21!»

Manifestation de soignants à Neuchâtel.
© Olivier Vogelsang

A Neuchâtel, une septantaine de personnes ont participé à la marche de solidarité avec le personnel soignant alors que les employeurs souhaitent aggraver les conditions de travail

«Economiser sur le dos du personnel soignant: pas question!» Tel est l’un des messages portés par la septantaine de participants à la manifestation qui s’est déroulée le 12 mai en fin d’après-midi à Neuchâtel. Outre le personnel soignant, du public comme du privé, la population était invitée à se joindre à cette marche organisée par le Groupement des associations et des syndicats de la santé (GASS), inquiet des attaques des employeurs à l’encontre de la CCT Santé 21 couvrant tout le personnel de soins du canton. Et cela après que les soignants des hôpitaux, des EMS et des soins à domicile se sont engagés au quotidien depuis plus d’une année contre la pandémie, et ont dû faire face à des conditions de travail extrêmement difficiles et à une prise de risque pour leur propre santé et celle de leur famille.

«Après les applaudissements, nous méritons mieux qu’une remise en cause de notre CCT!» déclarait en substance le GASS, dans son appel à la mobilisation. Cette coalition regroupe le Syndicat des services publics (SSP), Syna, l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) et Unia. Entamées au printemps 2019, les négociations de renouvellement de la CCT sont aujourd’hui dans l’impasse. Les employeurs souhaitent l’affaiblir afin de réduire les coûts du personnel. Ils menacent également de la dénoncer pour la fin du mois de juin si leurs exigences ne sont pas acceptées. Des mesures visant à «faire des économies dans les institutions de santé et en pleine pandémie», s’insurge le GASS.

Baisse des coûts et flexibilité à outrance

Selon le SSP, qui a lancé une consultation auprès du personnel, les employeurs exigent, entre autres: l’annualisation du temps de travail, avec des semaines de 30 à 60 heures, sans compensation; la suppression de l’indemnité du samedi, banalisant le travail durant cette journée; la réduction des indemnités pour le travail de nuit; la diminution du nombre de jours fériés; la planification des horaires seulement deux semaines avant contre un mois aujourd’hui; et la suppression de l’échelon automatique des salaires. Ce qui, note le syndicat, «équivaut, à terme, à diminuer les rémunérations».

Face à ces attaques, les syndicats et l’ASI s’opposent à ce démantèlement et à cette flexibilisation des conditions de travail et exigent une prolongation de la CCT, comme cela a été réalisé avec la Convention collective du commerce de détail. Ils demandent de plus une revalorisation des salaires qui tienne compte des efforts énormes déployés par le personnel durant la pandémie et toutes ces dernières années.

Unia a rejoint l’année dernière le GASS. Si le syndicat n’est pas partie prenante aux négociations de la CCT, il a fortement contribué à l’organisation de la manifestation. «Depuis septembre 2019, nous sommes très actifs dans la branche, au niveau des EMS», souligne David Taillard, responsable du tertiaire à Unia Neuchâtel, précisant que le syndicat n’est présent que dans le domaine privé. «Nous apportons notre contribution au développement des améliorations des conditions de travail dans la santé.»

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«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

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