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Tous ensemble pour le climat!

La manifestation.
© Thierry Porchet

Cette année, comme il y a quatre ans à la veille des élections fédérales, une foule bigarrée a envahi les rues de Berne pour exiger la justice climatique et des mesures urgentes pour préserver l’environnement.

Samedi passé, des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues de Berne à l’appel de l’Alliance climatique suisse afin d’exiger des mesures urgentes pour la préservation de l’environnement. Parmi les manifestants, des jeunes, des paysans, des soignants, des syndicalistes et bien d’autres encore

Selon les organisateurs, plus de 60000 personnes ont participé à la grande manifestation pour le climat qui s’est déroulée le 30 septembre à Berne. Une mobilisation marquée par l’exigence de la justice climatique et de l’urgence d’agir, alors que le Parlement traîne les pieds. Pour preuve la récente décision du Conseil des Etats ayant édulcoré un projet de révision de loi, validant ainsi l’achat à grande échelle de droits de polluer à l’étranger plutôt que de prendre les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans nos frontières. L’Alliance climatique suisse, qui regroupe quelque 140 organisations, dont l’Union syndicale suisse, était à l’initiative de cette imposante manifestation qui a regroupé un vaste panel de participants: agriculteurs, scientifiques, électriciens, soignants, retraités, défenseurs des droits humains ou encore des activistes de pays du Sud, d’Ukraine et de Russie.

Tournant pour notre société

«Les plus de 10000 morts en Libye en raison d'une tempête amplifiée par la crise climatique constituent un tournant pour notre société. Nous sommes ici des milliers à réclamer ce qui a été décidé et ratifié depuis longtemps», a déclaré en début de rassemblement Meret Schäfer de la Grève du climat, demandant une rapide mise en œuvre de la Loi sur le climat adoptée par le peuple suisse. Sur la place Fédérale, plusieurs orateurs et oratrices ont pris la parole. Parmi eux, le prix Nobel de chimie Jacques Dubochet, accompagné de Sonia Seneviratne, vice-présidente du premier groupe de travail du GIEC. «Cet été a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde, ont-ils alerté. Nous avons atteint des températures sans précédent, avec des vagues de chaleur, des précipitations extrêmes, des incendies de forêt et des sécheresses dans de nombreuses régions.» Des membres de professions médicales ont aussi fustigé l’inaction des autorités. «Dans les hôpitaux du monde entier, y compris chez nous en Suisse, des personnes meurent actuellement des conséquences de la destruction de nos conditions de vie: notre air est pollué, les vagues de chaleur sont de plus en plus longues et les événements climatiques de plus en plus extrêmes», a souligné Bea Albermann, médecin et représentante de Health for Future. Pour elle, le diagnostic est clair: «Les crises écologiques sont une urgence médicale.»

«Nous sommes la colonne vertébrale de la transition»

Unia était aussi dans la rue ce samedi. «L’urgence climatique qui s’aggrave est le résultat d’une économie du profit débridée, basée sur le pétrole. Elle est aussi l’expression d’une inégalité extrême», note le syndicat sur son site internet. Il réaffirme que «les salariés sont la clé de la solution à la crise climatique». L’un d’eux, électricien et membre du syndicat, est intervenu face au Palais fédéral. «En Suisse, environ 50000 personnes travaillent dans le secteur de l'électricité et de la technique du bâtiment. Nous montons les installations photovoltaïques, nous installons des pompes à chaleur, nous rénovons le parc immobilier qui est responsable d'une énorme partie des émissions de CO2. Nous sommes la colonne vertébrale de la transition», a témoigné Beat Schenk, évoquant le manque de main d’œuvre dans sa branche, les conditions de travail qui se dégradent et l’absence d’action des patrons face à cette situation. «Ils ne font rien contre la pénurie de professionnels. Ils ne font rien non plus contre le changement climatique, car cela entraverait leur course aux profits.» Le militant d’Unia ajoute que la lutte menée par les électriciens et les techniciens du bâtiment contre leurs employeurs est aussi une lutte pour sauver la planète. Et de conclure, avant d’inviter la foule à soutenir le combat des électros et des techniciens le 7 octobre à Zurich*: «Si nous voulons un vrai changement, nous, les travailleuses et les travailleurs, nous devons prendre les choses en main. Nous sommes les seuls à pouvoir faire face à la crise climatique. Ce n'est que comme cela, et en produisant selon son propre plan, que la classe ouvrière pourra mettre fin à cette crise et à toutes les autres. Seul le renversement de tous les capitalistes, l'expropriation et la socialisation des entreprises permettront de rompre avec le profit et la concurrence.»

*Manifestation nationale des électriciens et techniciens du bâtiment à Zurich. Rendez-vous à 13h au Landesmuseum. Pour les transports gratuits, voir sur unia.ch

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