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Travail en équipes et travail de nuit. Informations et astuces
En ces temps de coronavirus, le nombre de personnes travaillant en équipe a augmenté. La Suva informe sur les risques encourus par cette forme d’organisation du travail
En temps normal, environ 20% des salariés travaillent en équipe, c’est-à-dire en alternance avec d’autres collègues sur un même poste. Un grand nombre d’entre eux œuvrent aussi la nuit. Au total, 16% des actifs sont employés de nuit, dont 5% de manière régulière. Depuis le début de la crise sanitaire, beaucoup d’entreprises ont mis en place du travail en équipe afin d’assurer la production en respectant les mesures de l’Office fédéral de la santé publique contre la propagation du coronavirus. Cette augmentation des salariés travaillant en équipe a alerté la Suva, l’assureur en cas d’accident. Début avril, elle rappelait, dans un communiqué, que le travail en équipe augmente les risques d’erreur et d’accident. Elle donne un certain nombre de pistes pour les limiter (voir ci-dessous). L’assureur ajoute que, dans les branches où le travail en équipe est déjà la règle, comme la santé, le commerce alimentaire ou la logistique, les salariés sont aujourd’hui «appelés à travailler nettement plus qu’en temps normal».
Risques amplifiés
La nuit, le nombre d’erreurs est pratiquement doublé. Et les risques d’accident augmentent encore plus. Selon la Suva, «les personnes qui rentrent chez elles en voiture après avoir travaillé de nuit encourent un risque sept à huit fois plus élevé d'être victimes d'un accident». Ce risque est encore amplifié après chaque poste de nuit supplémentaire, que ce soit pour les accidents de la route ou sur les lieux de travail. Ainsi, après la deuxième nuit, il s’accroît de 25%, puis de 35% après la troisième nuit et de 50% après la quatrième. Raison pour laquelle la Suva recommande de limiter à cinq jours au maximum le travail en équipe, et d’accorder ensuite au moins deux jours de congé consécutifs. Autre recommandation, la limite à 8 heures du travail de nuit et l’octroi de pauses régulières pour que les salariés puissent s’hydrater correctement et manger chaud.
La fatigue accumulée, conduisant souvent, écrit la Suva, à un épuisement, est l’un des facteurs essentiels de la hausse des risques induits par le travail en équipe, le soir, la nuit ou tôt le matin. L’activité professionnelle s’effectuant à des heures irrégulières trouble notre horloge interne, programmée pour que nous soyons actifs la journée et que nous dormions la nuit. Un mauvais sommeil, ou un sommeil insuffisant, diminue à la longue «la concentration et des fonctions corporelles telles que la capacité de réaction. Or, cette dernière est essentielle pour prévenir les accidents, que ce soit au volant, au travail ou durant les loisirs», souligne la Suva. Au dérèglement hormonal, affectant l’équilibre entre la veille et le sommeil, s’ajoute une mauvaise alimentation. Les personnes travaillant en équipe grignotent souvent des en-cas froids, alors qu’ils devraient manger chaud pour assurer leurs besoins en énergie. Elles consomment également des boissons énergisantes ou du café pour se tenir éveillées, empêchant par la suite d’avoir un sommeil réparateur. D’où un accroissement du risque d’accident, mais aussi de celui de contracter, sur le long terme, une maladie cardiovasculaire, métabolique, psychique ou encore certaines formes de cancers.
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