Unia mobilisé
«Depuis des décennies, le temps de travail stagne, alors que l’intensité et le rythme de travail ne cessent d’augmenter», dénonce Unia, dans un communiqué, en bilan de la journée de mobilisation de la Grève pour l’avenir. «Malgré ces réalités, les partis bourgeois et les employeurs continuent de réclamer toujours plus de flexibilité dans la loi sur le travail et un âge de la retraite toujours plus élevé. C'est ainsi que nous sommes comme le hamster dans sa roue et que nous nous détruisons, tout comme nous détruisons notre environnement.» Plusieurs militants du syndicat sont intervenus lors des manifestations. A Zurich, Marius Käch, maçon, a expliqué ce que signifie de travailler des journées entières sur un chantier par des températures toujours plus élevées. A Lausanne, Clotilde Pinto, vendeuse, a rappelé l’importance de partager les tâches domestiques, d’éviter les transports inutiles pour quelques heures de travail et les extensions des heures d’ouverture des magasins très néfastes pour la planète. Elle a martelé encore une fois le refus de l’augmentation de l’âge de la retraite. A Berne, des paysagistes se sont mobilisés, lors d’une action symbolique pour la diminution du temps de travail.
Rénover le parc immobilier de toute urgence
Lundi 11 avril, à 7h45 du matin, une poignée d’activistes ont bloqué, pendant plus d’une demi-heure, une voie d’autoroute près de la sortie de la Maladière à Lausanne. Cette action de désobéissance civile pacifique veut dénoncer la passivité de la Suisse face à l’urgence climatique. Renovate Switzerland est une campagne qui s’inscrit dans un mouvement international de résistance civile demandant aux pays de prendre «les mesures les plus simples et les plus évidentes pour répondre à la crise climatique». Les militants se basent sur le modèle des Freedom Riders, 13 femmes et hommes qui, en 1961, ont lancé une campagne de désobéissance civile pour mettre fin à la ségrégation dans les transports publics aux Etats-Unis.
En Suisse, aujourd’hui, ces citoyens demandent un vaste plan de rénovation et d’isolation thermique des bâtiments, afin de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Ils rappellent qu’une meilleure isolation des bâtiments permettrait d’économiser jusqu’à 60% des coûts de chauffage. Ainsi, le mouvement demande à la Confédération des subventions à hauteur de 1 milliard de francs par an pour permettre aux cantons, d’ici 2040, de rénover le million de maisons qui nécessitent une isolation. Parallèlement, 100000 travailleurs supplémentaires devraient être formés dans le secteur du bâtiment. A la clé, des dizaines de milliers d’emplois. Renovate Switzerland a adressé cette demande le 19 mars à la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, car au rythme actuel, il faudrait un siècle pour réhabiliter l’ensemble du parc immobilier. Sans réponse de sa part, ils ont décidé de lancer leur action de désobéissance civile dès le 11 avril en perturbant le trafic de plusieurs autoroutes en Suisse. Comme le souligne la scientifique, co-autrice de rapports du GIEC, Julia Steinberger: «Renovate Switzerland dérange. C’est fait pour, parce que c’est infiniment moins grave que ce que le dérèglement climatique nous inflige déjà.»
Plus d’informations sur: renovate-switzerland.ch