Victoire d’étape
La manifestation des chauffeurs de taxi a étrangement coïncidé avec la décision de la Cour constitutionnelle de ne pas lever l’effet suspensif comme l’avait demandé le SIT concernant une action en justice des taxis A et B. Ce qui, dans les faits, interdit donc aux chauffeurs d’UberX, pour l’instant, d’exercer. Le point avec Benoît Gaillard, président du Parti socialiste lausannois, conseiller communal et membre du SIT.
Que signifie la décision de la Cour constitutionnelle?
Le règlement intercommunal prévoit deux autorisations. La première, c’est le «carnet» de conducteur de taxi. La seconde, c’est l’autorisation d’exploitation. Pour la première, le SIT a voté majoritairement pour un accès facilité à ce «carnet» qui, historiquement, demandait un permis professionnel, un casier judiciaire vierge, la connaissance de la ville… Les chauffeurs d’UberX ont donc pu bénéficier de ce carnet à des conditions facilitées, ce qui est déloyal pour les autres chauffeurs. Mais la seconde autorisation prévoit notamment que les taxis soient signalés comme tels, qu’ils indiquent leurs tarifs et disposent d’un tachygraphe, qu’ils soient A – affiliés à la centrale officielle – ou B – indépendants. Seule la catégorie C prévoit des exemptions, mais elle est destinée aux grandes limousines de luxe. Le projet du comité de direction consistait à faire entrer UberX, bizarrement, dans cette dernière catégorie qui permet par exemple de ne pas avoir de signalétique ou d’avoir des tarifs flottants. C’est cette décision qui a fait l’objet d’un recours avec effet suspensif.
Est-ce une victoire pour les chauffeurs de taxi lausannois?
On peut parler d’une victoire d’étape. Les chauffeurs d’UberX même s’ils sont professionnels – au contraire de ceux d’UberPop – ont le carnet, mais pas d’autorisation d’exploiter. La Cour le dit: ils sont actuellement toujours en situation illicite. La question est aujourd’hui de savoir s’il y aura des contrôles de la part de la police dont le chef, M. Hildbrand, est aussi le responsable de l’association intercommunale des taxis?