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Unis les employés de Generali se mobilisent

Après l'annonce de la délocalisation de 105 postes de Nyon vers Adliswil les collaborateurs sont déterminer à lutter

Motivés et soudés, les employés de Generali à Nyon sont tout aussi déterminés à trouver des alternatives aux licenciements qui les guettent. 105 postes sur les 340 que compte le site vont être supprimés, dans l'idée de centraliser les activités à Adliswil (ZH). Prêts à mettre à profit la période de consultation pour proposer une autre stratégie à leur entreprise, les travailleurs et le syndicat sont stoppés par la direction qui refuse de respecter ses engagements et de reconnaître le mandat d'Unia.

La nouvelle a eu l'effet d'une bombe. La compagnie d'assurance italienne Generali a annoncé le 22 novembre à ses collaborateurs du site de Nyon que 105 des 340 postes de travail seraient délocalisés à Adliswil (ZH). Une restructuration motivée par une volonté de centralisation des activités de la part de la direction afin d'être plus efficiente. Officiellement, celle-ci n'a donc pas annoncé aux 105 personnes concernées leur licenciement mais leur mutation, qui se transformerait en licenciement en cas de refus. «Même si les 105 employés concernés acceptaient leur mutation, selon nos informations, il n'y aurait ni la place ni le besoin de les accueillir à Adliswil, commente un employé qui désire conserver l'anonymat. Pour nous, cette centralisation est un prétexte pour déguiser des licenciements.»

Un personnel solidaire
La période de consultation courant jusqu'au 31 décembre, une première assemblée générale organisée par Unia le 25 novembre a réuni plus de 180 collaborateurs. A cette occasion, une délégation du personnel composée de cinq employés a été élue. Unia a également été mandaté par les travailleurs pour les représenter.
Une seconde AG a été convoquée le 1er décembre, à laquelle ont participé plus de 200 personnes. A cette occasion, Yves Defferrard, cosecrétaire régional d'Unia Vaud, a rappelé les enjeux. «Il n'est pas encore question de plan social, nous demandons une vraie consultation permettant de réfléchir à des alternatives aux licenciements.» Le syndicat a rappelé l'importance de constituer des groupes de travail qui se diviseront les différentes tâches, avec l'aide des secrétaires syndicaux, d'un juriste et de l'économiste Samuel Bendahan. En quelques secondes, près d'une trentaine de volontaires s'est manifestée pour participer à cette réflexion. «J'ai jamais vu cela aussi rapidement, s'est enthousiasmé Yves Defferrard. Il est clair que vous faites preuve de motivation, que vous tenez à vos emplois et que vous mettez un point d'honneur à vous montrer constructifs pour votre entreprise.» Le syndicaliste s'est montré très surpris, en bien. «L'ampleur de la mobilisation parle d'elle-même. Aujourd'hui, ces employés, qui connaissent pourtant peu, voire pas du tout, le syndicat, envoient un signal clair à leur direction.»

Revirement de la direction
Si le syndicat et les employés sont dans les starting-blocks, les travaux ne pourront réellement démarrer que lorsque la direction de Generali aura donné formellement son feu vert. En fin de semaine dernière, le personnel attendait qu'elle avalise la constitution de groupes de travail et l'organisation qui en découle (au moins 21 personnes, sur le lieu de travail, sur une période de 18 jours ouvrables et durant le temps de travail). Un prolongement de la procédure de consultation jusqu'au 30 janvier 2017 a aussi été sollicité par Unia.
A l'heure où nous mettions sous presse, lundi, un revirement de situation est intervenu. Alors que la représentation d'Unia semblait acceptée, du moins oralement par la direction de Generali, seule la délégation du personnel a été convoquée ce jour-là pour une séance. Unia dénonce le comportement «indécent et inacceptable» de l'assureur et l'enjoint de respecter le droit et les demandes de ses salariés, qui lui permettraient de corriger ses erreurs. Unia et le personnel ont convoqué une nouvelle AG le 9 décembre à Nyon. Le syndicat ouvre aussi une permanence quotidienne dans ses locaux de Nyon pour répondre aux questions des salariés. Et va lancer, dans la semaine, une campagne d'information auprès du personnel de Generali à Aldiswil.


Manon Todesco


Témoignage* d'un salarié
«Nous ne voulons pas aller au clash avec notre direction mais travailler de manière constructive et de concert avec elle afin de proposer des solutions pour pérenniser le site de Nyon et donc les emplois. Nous sommes tous très motivés à le faire. La délégation du personnel a été élue la semaine dernière: pour nous il est normal de participer au processus, on joue le jeu. Les 105 personnes touchées ont été informées, on sait qui est sur la sellette. Des services quasi entiers comme l'informatique passeront à la trappe...»
Propos recueillis par MT

*Anonyme.