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Incertitude écrasante chez Swissmetal

Une assemblée a réuni 150 travailleurs de Dornach. Ils exigent que l'activité reprenne après les vacances, le 8 août

Un sursis concordataire de deux mois a été accordé à Swissmetal Industries. Alors que des repreneurs potentiels suscitent une lueur d'espoir, la menace d'un démantèlement et d'une faillite plane sur les quelque 560 salariés des deux usines de Suisse.

Humeur maussade et colère, jeudi dernier, dans les rangs des 150 travailleurs de Swissmetal à Dornach, réunis en assemblée sur le parking de l'entreprise à la veille de la fermeture estivale de 15 jours. «Les gens étaient inquiets, choqués, et certains très en colère du fait qu'il n'y ait eu aucune information avant les vacances et qu'ils n'ont pas l'assurance d'être payés, même si le sursis concordataire accordé à Swissmetal hier donne une priorité aux salaires», relevait le jour même Anne Rubin, porte-parole du syndicat Unia. Ce sursis de deux mois donné à Swissmetal Industries concerne les deux usines suisses, celles de Dornach dans le canton de Soleure et de Reconvilier. Il évite le risque de faillite immédiate. «Cela empêchera aussi Martin Helleweg de faire n'importe quoi», ajoute Anne Rubin.

Solutions proposées
A l'issue de l'assemblée, les travailleurs et Unia ont exigé la reprise de la production «à un niveau maximal» après les vacances. Rappelons que celle-ci avait été stoppée le 4 juillet, faute de matière première, les banques créancières ayant fait saisir les stocks de cuivre. 290 des 330 salariés du site s'étaient retrouvés sans travail et ont depuis été menacés de licenciement. Seuls une quarantaine d'entre eux avaient pu reprendre une semaine plus tard pour des travaux de finition. «D'après les travailleurs, les carnets de commandes sont pleins jusqu'en novembre», relève Anne Rubin. Les ouvriers et le syndicat réclament aussi une information complète et transparente, l'examen rapide des alternatives proposées dans le cadre de la procédure de consultation pour améliorer l'efficience et optimiser les coûts, et enfin qu'il n'y ait «aucun licenciement et aucun démontage des outils de production» tant que les négociations sur un éventuel rachat ne sont pas terminées. «Le canton doit aussi créer des conditions favorables pour un éventuel repreneur. Nous savons qu'en plus de la société française Le Bronze Industriel, un deuxième investisseur a eu des contacts avec le canton», précise Anne Rubin qui estime qu'il y a des perspectives réelles de sauver l'entreprise, avec un repreneur et pour autant que les alternatives proposées par les travailleurs soient mises en œuvre rapidement.

Marre d'attendre
A Reconvilier, les quelque 130 employés de la Boillat étaient eux aussi dans l'expectative la plus totale alors que leurs vacances débutaient vendredi. «C'est un grand ras-le-bol. L'incertitude est terrible. Ils en ont marre d'attendre, de ne rien savoir», lâche Jean-Pierre Chapuis, secrétaire syndical à Unia Transjurane. «S'il y a une faillite, il est clair que le site de Reconvilier sera concerné. Pour moi, la piste la plus réaliste est celle d'un repreneur. Mais il ne faut pas attendre une faillite pour cela car la Boillat risquerait de perdre ses clients en cas de reprise trop tardive. Le Bronze Industriel est intéressé par une petite partie des activités de Dornach, les gros profils. Il pourrait l'être aussi par Reconvilier car le site est autonome et a une production à haute valeur ajoutée. Pour moi, l'idéal serait la reprise par Le Bronze Industriel, même si c'est un peu du rêve, car il n'y a aucune sécurité», poursuit le syndicaliste, craignant une annonce prochaine de démantèlement.
Hier, mardi 26 juillet, alors que ce journal était sous presse, une rencontre devait avoir lieu entre la direction et Unia à Dornach à l'occasion de la fin de la procédure de consultation. A suivre.


Sylviane Herranz