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20 ans: la parole aux lecteurs!

page une de la nouvelle maquette
© Thierry Porchet

L’Evénement syndical fête ses 20 ans cette semaine. Outre une nouvelle maquette, il s’offre un site internet qui permettra désormais un large accès à son contenu. Au moment de célébrer cet anniversaire, le journal donne aussi la parole à ses lecteurs.

L’Evénement syndical est né le 28 avril 1998, à la veille du 1er Mai. Une date symbolique pour ce journal ayant précédé la création du syndicat Unia, offrant aux travailleurs de la construction et de l’industrie, puis du tertiaire, des visions communes et un espace de débat.

Tout est allé très vite. Après la création en 1996 de la petite «unia», syndicat du tertiaire, par le Syndicat industrie et bâtiment (SIB) et la Fédération des travailleurs de la métallurgie et de l’horlogerie (FTMH), la Maison syndicale a été fondée l’année suivante. Un regroupement des forces des deux syndicats, impulsé par Christiane Brunner, présidente de la FTMH, et Vasco Pedrina, président du SIB, aussi coprésidents de l’Union syndicale suisse. Face à la crise économique des années 1990, aux licenciements dans l’industrie et la construction, à la hausse du chômage et à la perte d’influence des syndicats, un renouveau était devenu nécessaire.

C’est dans ce contexte que L’Evénement syndical est né, pour le 1er Mai 1998, non sans avoir dû batailler ferme pour dépasser les réflexes corporatistes. Ce journal, fusion des organes du SIB (Le Nouveau syndicat) et de la FTMH (La Lutte syndicale), a été le premier projet de la Maison syndicale à voir le jour. Et le premier journal interprofessionnel du pays. La mise en commun des rédactions a permis sa professionnalisation avec, à sa tête jusqu’en 2007, Serge Baehler, syndicaliste et rédacteur du Nouveau syndicat, et Jean-Claude Rennwald, rédacteur à la FTMH et journaliste de formation, qui a présidé le conseil d’administration de L’Evénement jusqu’en 2014. Une troisième acolyte, Jacqueline Richard, secrétaire de rédaction de La Lutte syndicale, a tenu le gouvernail administratif et financier du nouveau journal. Titre auquel se sont ensuite associés Actions unia et la FCTA, organisations qui, avec le SIB et la FTMH, ont fondé, fin 2004, le grand syndicat Unia. Cette première équipe rédactionnelle de L’Evénement syndical a posé les jalons d’un journal qui compte en Suisse romande, et nous saluons cet engagement indéfectible pour une presse intersyndicale et de qualité.

Depuis leur départ, contre vents et marées, L’Evénement syndical poursuit son cap, celui d’être, chaque semaine, au plus près de l’actualité du monde du travail, des débats et enjeux traversant le mouvement ouvrier et la société, et au plus près de ses lectrices et lecteurs. A l’occasion de ce 20e anniversaire, c’est à eux que nous avons souhaité donner la parole.

 

Témoignages

«Pour moi, L’Evénement syndical est un vecteur de communication très important. Grâce au journal, les travailleurs sont informés de ce que nous faisons et comment nous le faisons. C’est un outil qui permet de véhiculer notre message syndical et politique à la base. Toutes les semaines, je le lis du début à la fin. Les travailleurs tiennent aussi beaucoup à L’Evénement syndical: quand on passe sur les chantiers et qu’ils ne l’ont pas reçu, c’est la première chose qu’ils nous disent. De mon côté, je suis très satisfait des informations qui sont données dans le journal, car il relaie l’actualité complète d’Unia. Cela dit, j’aimerais que L’Evénement syndical soit un canal de mobilisation plus puissant sur les thèmes politiques et syndicaux, qu’il nous aide davantage à mobiliser les travailleurs quand il le faut.» MT

José Sebastiao, coresponsable du gros œuvre à Unia Genève

 

«Je lis L’Evénement syndical régulièrement et j’y apprécie les articles sur les corps de métiers différents du mien et l’évolution des conventions collectives de travail. C’est un journal facile à lire avec des informations essentielles, il me paraît complet. Peut-être que la mise en page pourrait être plus actuelle et plus dynamique. Vous pourriez aussi réaliser de minireportages en suivant un métier sur un mois.» JB

D.H. militante du comité vente d’Unia Neuchâtel

 

«L’Evénement syndical me semble bien comme ça. Je ne suis pas un accro du journal, mais je le lis à 50%, parfois dans mon bain. C’est pour cette raison que je préfère le journal papier. Parfois j’utilise l’ordinateur pour aller voir d’autres nouvelles, mais je trouve que c’est le seul journal qui parle vraiment de nous. J’aime lire les articles où les négociations ont été positives. Et j’en profite pour dire que j’espère qu’on arrive à prolonger notre convention, que les patrons comprennent que l’argent ne doit pas aller qu’aux actionnaires mais aussi aux ouvriers…» AA

J.M. contremaître, syndiqué depuis une trentaine d’années, Echallens.

 

«Je suis une lectrice assidue. Je lis tous les articles depuis que je suis membre du syndicat. Soit depuis une douzaine d’années. J’aime beaucoup le portrait, les pages métiers qui parlent d’artisanat, de ces professions passion et, souvent rares, le poing, la page cinéma aussi... Toutes les branches m’intéressent, même si travaillant dans la vente j’avoue être particulièrement attentive aux articles sur les ouvertures nocturnes et les extensions d’horaires auxquelles je m’oppose. J’aime le journal papier, car je n’arrive pas à lire sur internet. En fait, tout m’intéresse, même si les licenciements et les fermetures de boîte me mettent le moral dans les chaussettes. Je me demande si on sortira un jour de ces luttes répétitives?» AA

G.G. décoratrice de métier, gérante d’une boutique de vêtements bio, Lausanne.

 

«L’Evénement syndical est très intéressant. J’apprends beaucoup de choses. Et pour moi, c’est important qu’il soit hebdomadaire, pour me tenir informée de ce qui se passe. Je trouve cependant que les opinions des travailleurs, et aussi des patrons, ne sont pas assez présentes. Ce que j’aimerais c’est que les journalistes viennent faire des reportages dans les usines, demander ce que pensent les gens de leur travail et de l’avenir de leur entreprise, recueillir les différentes opinions. Si la direction autorise la venue des journalistes, je crois que les gens se sentiraient plus à l’aise pour leur parler plutôt qu’à l’extérieur.» AA

Z.R. employée dans l’industrie des machines, syndiquée depuis trois ans, Bulle. 

 

«J’aimais bien les éditos écrits à l’époque par Jean-Claude Rennwald, mais les deux nanas se débrouillent pas mal non plus! J’apprécie aussi la rubrique «A poing levé», en particulier les textes signés par Manon Todesco, la page cinéma, les articles sur les livres et la culture qui concernent le monde ouvrier, sur les gens qui trouvent les moyens de résister à l’oppression patronale, ainsi que sur les mouvements de lutte de l’étranger – le capital étant mondialisé, la lutte doit l’être aussi! J’aimerais que, de temps à autre, vous consacriez un article aux travailleurs handicapés. Ce sont des gens qui ont quelque chose à apporter. Je suis moi-même né avec un handicap, qui m’a pénalisé dans ma carrière professionnelle. Il est dur de faire passer le message qu’un travailleur handicapé est aussi capable que les autres et souvent plus motivé.» JB

T.C. agent technico-commercial, membre du comité régional d’Unia Transjurane, contributeur régulier du courrier des lecteurs, Delémont

 

«Vous pourriez créer une nouvelle rubrique qui s’appellerait Flash infos positives pour parler d’une entreprise, d’un chantier ou d’un magasin qui respecte les lois sur le travail, les conventions collectives et les conditions de travail. Il s’agirait de temps en temps de délivrer un message positif et les patrons pourraient en prendre de la graine! Evidemment, il faudrait être vraiment sûr que tout fonctionne correctement. Et pourquoi ne pas réserver une page ou un coin de page aux femmes, leurs actus, combats, souhaits? J’ai aussi imaginé un titre pour cette rubrique, je vous propose Le clin d’œil des femmesJB

Y.G. ancienne employée de bureau dans l’industrie mécanique, militante du groupe d’intérêt Femmes d’Unia Neuchâtel

 

«Je trouve L’Evénement syndical très complet, on peut y pêcher beaucoup d’informations. Mais j’aimerais bien que vous mettiez de grandes annonces pour que chaque membre d’Unia recrute chaque année un nouvel adhérent. Ça ne peut que nous rendre plus forts. Nous avons un problème d’effectifs, ce qui nous manque ce sont des jeunes. Et j’estime que ce n’est pas aux seuls permanents syndicaux de mener ce travail de recrutement, les militants doivent aussi se bouger un peu. Quand on bosse, ce n’est pas bien compliqué. Il faut faire un peu de pub, expliquer aux gens qu’on a besoin d’eux, après ça fait boule de neige. J’estime qu’on ne fait pas assez de battage dans le journal.» JB

M.G. mécanicienne de production, membre du comité régional d’Unia Neuchâtel, déléguée de la branche horlogère

 

«Pour la région biennoise, il est important de disposer d’un journal francophone. Nous avons beaucoup d’adhérents francophones et nombre de personnes d’origine étrangère, qui se débrouillent mieux en français qu’en allemand, demandent aussi à le recevoir. Il serait certes souhaitable d’avoir plus d’articles sur notre région. Mais je tiens à souligner le côté extrêmement positif de la publication. C’est un journal d’actualité qui traite chaque semaine des questions syndicales qui nous intéressent. Ce journalisme proche de nos combats est un bon soutien tant pour les employés d’Unia que pour les membres. Je félicite L’Evénement syndical pour cet anniversaire, le remercie pour sa très bonne collaboration et lui souhaite plein succès pour l’avenir.» JB

Jesus Fernandez, secrétaire régional d’Unia Bienne-Seeland/canton de Soleure

 

«J’apprécie la variété du contenu du journal. Il suit les actualités du monde du travail, aussi avec un certain recul, tout en proposant différents articles culturels, comme la rubrique cinéma. Je trouve aussi bienvenus les portraits ou les pages consacrées à des métiers atypiques, insolites, qui permettent de découvrir des personnes passionnées. Ouvrent des perspectives positives. Et sont autant de miroirs de la richesse et de la diversité de la population. Un bon équilibre, aussi atteint avec les photos, bien présentes, qui illustrent et renforcent à propos les articles. J’apprécie aussi le fait que L’ES soit écrit par des journalistes professionnels et ne serve pas de canal publicitaire au syndicat. Il en va de la crédibilité de la publication. Dans tous les cas, j’estime que L’ES ne doit pas réduire la voilure, un minimum de pages étant nécessaires à la couverture de l’actualité syndicale comme à la diversité des thèmes traités. Unia devrait par contre mieux utiliser cet outil comme moyen de contact avec les membres, de fidélisation. Et aussi le diffuser davantage dans les organes où il siège pour augmenter sa visibilité. Seul bémol, je trouve L’ES trop faible sur le front numérique. Et me réjouis des développements futurs en la matière.» SM

Blaise Carron, secrétaire syndical, Unia Monthey

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