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SOS! La planète s’essouffle. La planète brûle. La planète s’asphyxie. Ces dernières semaines, la crise climatique a occupé le devant de la scène avec la publication de nouveaux rapports alarmants. Le 29 juillet, on apprenait que l’humanité avait déjà épuisé toutes les ressources que la Terre peut produire en un an. En d’autres termes, depuis cette date, nous vivons à crédit. Ce «jour du dépassement» intervient toujours plus tôt – en Suisse, il a été atteint le 17 mai! Sans commentaire.

Le 8 août, le Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat, en réunion à Genève, partageait ses conclusions. Si nous ne changeons pas nos modes de production et de consommation et ne contenons pas le réchauffement climatique à 1,5 degré, nous allons droit dans le mur. En clair, nous jouons avec notre survie. Rien, hélas!, de nouveau sous le soleil. Le diagnostic était déjà connu. Le cancer, sans surprise, progressera, en l’absence de prise en compte des recommandations répétées des scientifiques mettant en garde contre la poursuite d’une politique pyromane de déforestation à grande échelle, d’élevages intensifs, d’exploitation immodérée des sols. De son côté, le World Resources Institute, une organisation de l’ONU, tirait la veille la sonnette d’alarme sur une catastrophe programmée méconnue, mais non moins dangereuse: un quart des habitants de la planète sont menacés de pénurie d’eau. La cause de robinets à sec: le stress hydrique. Comprenez des ressources insuffisantes pour répondre aux différentes activités humaines et aux besoins de l’environnement. Dix-sept pays risquent déjà d’en pâtir, «victimes» d’une agriculture, d’une industrie et de municipalités qui absorbent 80% de la surface disponible et des eaux souterraines lors d’une année moyenne. Toujours le même scénario de l’excessif et du déraisonnable. Toujours les mêmes coupables. Et des dramatiques conséquences prévisibles à la clef, entre insécurité alimentaire, conflits, migrations, etc. S’il en fallait encore, les épisodes répétés de canicule ont aussi braqué les projecteurs sur l’accélération de la fonte des glaces et sur le désastre des forêts de Sibérie, en proie à de gigantesques incendies.

Sur cette sombre toile de fond, 450 jeunes grévistes du climat provenant de 38 pays différents se sont donné rendez-vous à Lausanne pour définir leur stratégie. Studieuse et créative ruche polyglotte installée, au cœur des vacances scolaires, sur le campus de l’Université. De quoi clouer le bec à ceux qui préféraient voir dans ces militants seulement des tire-au-flanc. En présence de la figure de proue du mouvement, Greta Thunberg et de scientifiques venus en renfort, la rencontre Smile for the future a débouché sur la définition de revendications concrètes. Cette initiative force le respect. Elle a mis en lumière une génération conscientisée, organisée, déterminée, capable de débattre sans se couper la parole, réunie contre l’attentisme coupable des gouvernements. Des activistes qui, armés de leur fraîcheur et de la justesse de leur lutte, veulent pouvoir croire en leur avenir. De quoi insuffler une note d’espoir dans un combat dont l’urgence n’autorise plus de report. Reste à savoir si politiciens et entreprises seront capables de prendre la mesure d’un mouvement qui continuera sur sa lancée. S’ils sauront entendre ces enfants et ces adolescents demandant seulement aux grands de prendre leurs responsabilités: mettre en œuvre les solutions préconisées depuis belle lurette par les experts. L’histoire s’écrit aujourd’hui, à l’encre verte, et avec la participation extraordinaire d’une jeunesse défendant son droit à des lendemains souriants.