Le Musée et les jardins botaniques cantonaux à Lausanne et à Pont-de-Nant s’interrogent sur les liens qui unissent les arbres et les êtres humains. Une exposition à découvrir jusqu’au 27 octobre
«DurArbrilité: des arbres et des humains face aux changements globaux et leur avenir vers la durabilité», c’est ainsi que se définit l’exposition visible actuellement au Musée et Jardin botanique de Lausanne, ainsi qu’au Jardin alpin de Pont-de-Nant. Remontant aux origines de la vie sur Terre, il y a quelque 450 millions d’années, le visiteur découvre ces fascinants êtres vivants que sont les arbres dans une approche pluridisciplinaire: de l’histoire des végétaux à leur rôle dans les cycles biogéochimiques, en passant par la question de l’environnement et des rapports qu’ils entretiennent avec leurs congénères et/ou les animaux, sans oublier la présentation de solutions d’avenir liées aux bouleversements naturels engendrés par les humains, c’est bien de l’arbre dans tous ses états dont il est question. L’exposition est par ailleurs soutenue par des collages et des peintures de l’artiste Anne-Lise Saillen, alors que dans les deux jardins de Lausanne et de Pont-de-Nant, ce sont des photographies de Mario Del Curto qui viennent illustrer les différentes thématiques abordées et l’évolution des forêts des Préalpes vaudoises.
Techniques antistress
Pas toujours très ludique et accessible – notamment pour un jeune public –, l’exposition, bien que de dimensions modestes, est toutefois extrêmement étoffée, aborde tous les aspects sans superficialité et fourmille de mille petites informations passionnantes pour celui qui prendra le temps de lire les cartels et les nombreux textes. Ceux-ci nous apprendront ainsi, entre autres, à différencier un arbuste d’une plante et on découvrira, par exemple, pourquoi le palmier n’est pas un arbre, que les premières «forêts» terrestres n’étaient pas composées de végétaux mais de coraux et quelles sont les techniques antistress des arbres. Surtout, l’exposition met en évidence le lien immuable entre les oscillations du climat, les forêts et l’histoire de l’Homme. On nous explique notamment que nos aïeuls les hominidés ont bénéficié d’un refroidissement climatique qui a émietté les forêts obligeant ainsi nos ancêtres à développer la bipédie, ou encore que les variations climatiques ont permis la colonisation des Amériques à la fin de la dernière glaciation, ainsi que l’apparition de l’estive dans les Alpes à l’âge du bronze. Dès lors, lorsqu’il remarque l’ébullition très nette tout au bout du graphique des températures moyennes mondiales des origines à nos jours, le visiteur ne peut que comprendre qu’une anomalie est en marche et qu’il se dirige vers un nouveau bouleversement d’importance pour les arbres et donc… pour lui-même.