Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Les chauffeurs de bus jurassiens en lutte

Les chauffeurs de bus jurassiens en lutte
© Neil Labrador

Les chauffeurs de bus se sont rassemblés devant la gare de Delémont pour protester contre le risque de dumping salarial promu par l’Etat.

La mise au concours du réseau pourrait provoquer une détérioration des conditions d’embauche

Quelque 80 chauffeurs de bus jurassiens ont manifesté le 12 septembre à Delémont à l’appel des syndicats SEV et Syndicom. Ils craignent une détérioration de leurs conditions d’embauche et de travail à l’occasion de la mise au concours du réseau de bus cantonal. Le Gouvernement jurassien compte économiser près d’un million de francs en cédant l’exploitation des 38 lignes régionales, urbaines et nocturnes, aujourd’hui assurée par CarPostal et, dans une moindre mesure, par les Chemins de fer du Jura, au soumissionnaire suisse ou étranger le meilleur marché.

Depuis 2017 et l’annonce du projet, les chauffeurs et leurs syndicats se battent pour que les sociétés candidates soient signataires d’une convention collective de travail et respectent les salaires moyens et les horaires de travail habituels dans la branche. En janvier dernier, le Parlement a appuyé cette demande. Le mois passé, répondant à une question d’un député, le gouvernement a pourtant laissé entendre que les soumissionnaires ne seraient tenus qu’au salaire minimum usuel de la branche, soit 58300 francs par an, un montant d’environ 25% inférieur au salaire moyen des chauffeurs dans le Jura. «Le Canton accepte une détérioration des conditions de travail des conducteurs et donc de ses propres citoyens», déplore Sheila Winkler. Pour cette secrétaire centrale de Syndicom, une rémunération de 58300 francs «ne permet guère de trouver du personnel de conduite qualifié». Le risque existe que les conducteurs jurassiens soient remplacés par des travailleurs venus de loin. «Il est primordial que les salaires moyens en vigueur soient définis comme usuels dans la branche. Faute de quoi, la concurrence se fera sur le dos du personnel, ce qui équivaut à un dumping salarial financé par l’Etat», conclut Sheila Winkler. Les autorités ont encore la possibilité de réviser les critères d’attribution d’ici à l’adjudication des lignes le printemps prochain. Si, malgré tout, cet appel d’offres devait déboucher sur une dégradation des contrats de travail ou des licenciements, les deux syndicats promettent que «les chauffeurs se défendront». Avis à ceux qui seraient tentés de brader les salaires pour remporter la mise.

Une pétition de solidarité avec les chauffeurs a été lancée par Syndicom: syndicom.ch/stopaudumping


 

Pour aller plus loin

La fonction publique genevoise vote la grève

Vote à main levée de l'assemblée du personnel.

Le personnel refuse les baisses de salaires et les autres mesures décidées par le Conseil d’Etat. Un débrayage est prévu ce jeudi et une journée de grève le 29 octobre

100 francs d’augmentation, c’est un minimum!

Sac à commissions sur lequel on peut lire: M comme meilleur? Alors aussi Meilleurs salaires pour mes vendeuses.

L’Union syndicale suisse appelle à des hausses de salaires, qu’elle juge possibles et nécessaires. Dans les branches d’Unia qui se portent bien, le syndicat réclame au moins 100 francs par mois

A l’aéroport, la résistance prend son envol

Manifestation des salariés du transport aérien.

Cent cinquante travailleurs du transport aérien et de l’assistance au sol ont défilé vendredi passé à l’aéroport de Genève, soutenus par leurs syndicats, pour défendre leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail. Simultanément, quelque 1500 salariés étaient rassemblés à Zurich-Kloten

«Ce n’est pas aux fonctionnaires de payer la crise!»

L’Etat de Genève présentera prochainement son projet de budget 2021 avec, au menu, des baisses de salaires pour ses employés. Les syndicats annoncent un automne de mobilisations