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Après un procès lausannois retentissant, c’est au tour d’un activiste genevois de comparaître face à Credit Suisse

Credit Suisse est sous le feu des projecteurs: démission de son directeur, infiltration de Greenpeace, refus de répondre à l’invitation de la Grève du climat à un débat télévisé sur ses investissements dans les énergies fossiles, et mise à mal de l’image de son égérie Roger Federer. Et ce n’est pas fini. La semaine prochaine se tiendra le procès de Nicolas, membre de Breakfree ayant participé, avec beaucoup d’autres, à l’action «Main rouge» sur le bâtiment de la succursale genevoise (lire notre édition du 22 janvier) lors de la manifestation pour le climat du 13 octobre 2018. L’écologiste a fait recours contre l’ordonnance pénale lui infligeant une peine de 20 jours-amende à 30 francs avec sursis et 2300 francs de dommages et intérêts pour le nettoyage des vitrines de la banque. Pour sa défense, Me Laïla Batou, qui a déjà plaidé pour les activistes de Lausanne Action Climat (LAC) dont le procès, à la suite de la partie de tennis dans Credit Suisse, a fait grand bruit. Questions à l’avocate engagée.


Quel sera votre axe de défense cette fois?

Je vais plaider l’état de nécessité mais ouvrir une porte sur la notion de légitime défense face au danger créé par les acteurs du marché qui investissent massivement dans les énergies fossiles. Il s’agit en effet d’une attaque sur les conditions d’existence de la jeunesse, qui sera la génération à subir de plein fouet le réchauffement climatique. Dans son approche libérale, le gouvernement reste passif et s’en remet expressément au «risque réputationnel» qu’encourent les entreprises dépendantes des énergies fossiles: mon client n’a fait qu’actualiser ce risque.

Et pourtant le Conseil fédéral n’hésite pas à déposer des arrêtés urgents notamment en matière d’asile…

Oui, pourquoi ne le fait-il pas quand c’est l’avenir de la planète et celui de nos enfants qui sont en jeu? Les scientifiques sont les plus inquiets, car ils savent que nous ne sommes même pas certains d’arriver à décarboner à temps. Peut-être que c’est déjà trop tard. On assiste à des phénomènes d’emballement, qui pourraient accélérer la survenue du désastre, comme avec les mégafeux, qui génèrent du CO2 en masse tout en réduisant les puits de carbone.

Les procès sont-ils aussi un objectif de la désobéissance civile?

Oui, les procès mettent la pression. L’exemple du LAC en est la preuve. Sans cette judiciarisation, Credit Suisse ne serait pas sorti de son silence. Face à l’absence de recours légaux et à l’incapacité de la démocratie à répondre à la menace, la société civile met en œuvre tous les moyens qu’elle trouve.

Mardi 18 février, à 9h, procès public dans le bâtiment A du Palais de justice à Genève. Dès 12h15, un rassemblement de soutien aura lieu à la promenade Saint-Antoine. Dès 18h30, deux tables rondes se tiendront à l’Université (salle 201, boulevard des Philosophes 22) avec Julia Steinberger du GIEC, Greig Aitken de l’ONG Banktrack et Nicolas Haeringer, porte-parole de 350.org, Pablo Cruchon pour Amnesty International, ainsi que les organisateurs de la soirée: le Collectif Breakfree, la Grève du climat et Extinction Rebellion.

Plus d’informations sur breakfreesuisse.org et discreditsuisse.ch

Affiche de l'événement.

 

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