Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Lanceurs d’alerte: rejet de la loi affaiblissant leur protection

Cette décision ouvre la voie à un nouveau départ, souligne l’Union syndicale suisse

Les futurs lanceurs d’alerte peuvent respirer. Même s’ils ne sont toujours pas mieux protégés contre les licenciements ou les représailles, ils ont échappé à une loi empirant la situation. Jeudi dernier, c’est à une très large majorité que le Conseil national a rejeté, pour la seconde fois, le projet du Conseil fédéral faussement intitulé «Protection en cas de signalement d’irrégularités par le travailleur». Ce texte, qui avait obtenu l’aval du Conseil des Etats en décembre, aurait rendu pratiquement impossible, sans le concours de juristes ou d’avocats, la dénonciation de fraudes, de corruptions, de malversations ou d’autres actes répréhensibles dans une entreprise (voir L’ES du 5 février dernier). Le vote de la Chambre du peuple enterre définitivement cette révision du Code des obligations.

«Nous nous réjouissons de ce refus, qui ouvre la voie à un nouveau projet», se félicite Luca Cirigliano, secrétaire central de l’Union syndicale suisse qui s’était fortement engagé pour ce résultat. Le juriste rappelle que la Suisse est tenue, en raison de ses engagements internationaux, notamment dans le cadre de l’OIT et du Conseil de l’Europe, de protéger les lanceurs d’alerte. «Elle doit en particulier améliorer la protection contre le licenciement», appuie-t-il. L’année prochaine, l’OCDE devrait faire une recommandation sur les lanceurs d’alerte. «Ce pourrait être un catalyseur pour une nouvelle révision de la loi en Suisse», ajoute-t-il, en indiquant que cette recommandation pourrait tout aussi bien rester lettre morte.

L’USS demande donc au Conseil fédéral et au Parlement d’élaborer un nouveau texte, lequel doit se fonder sur quatre éléments, précise Luca Cirigliano: «Une protection efficace contre le licenciement abusif de lanceurs d’alerte, incluant la possibilité d’une réintégration; une meilleure protection contre le harcèlement sur le lieu de travail, y compris dans le droit pénal applicable aux entreprises; l’inscription de la protection des lanceurs d’alerte dans une législation-cadre spécifique ou dans la partie du Code des obligations consacrée à la protection contre le licenciement; et une harmonisation des règles pour le personnel des secteurs privé et public, avec une garantie d’accès à des offices indépendants et étatiques.»

Pour aller plus loin

Un tout-ménage syndical contre l’initiative de l’UDC

Publicité de l'USS: Attention danger au travail.

La campagne autonome des syndicats a démarré la semaine dernière avec l’annonce de l’envoi d’un journal à deux millions de ménages

«Nous risquons de tout perdre»

Vania Alleva.

Vania Alleva, présidente d’Unia, explique pourquoi il est essentiel de s’opposer à la nouvelle initiative de l’UDC, pour défendre des droits forts, nécessaires à la protection des salaires et des emplois

Le congé paternité devrait, enfin, voir le jour

Deux tiers des sondés pensent glisser un oui dans l’urne le 27 septembre, mais les jeux ne sont pas encore faits

La campagne contre l'initiative de l'UDC a démarré

Cartes postales Unia sur lesquelles on peut lire: Salaire, droits, travail: tout perdre? NON!

La votation sur l’initiative dite de résiliation aura lieu dans moins de deux mois, le 27 septembre. Unia a lancé une action «cartes postales» mettant au centre la défense des droits et des salaires de tous les travailleurs. Le syndicat dénonce les véritables intentions du parti populiste: la remise en cause de tous les acquis