A Genève, les oubliés de la crise font entendre leur voix
A l’appel de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), des centaines de personnes se sont rassemblées le 19 décembre sur la plaine de Plainpalais pour réclamer une «sortie de crise solidaire, sociale, féministe et écologique». «Des milliards de francs d’aide publique ont été débloqués à fonds perdu pour les entreprises alors que les travailleurs n’ont reçu que des miettes», a dénoncé le président de la faîtière syndicale, Davide de Filippo. Soignants et accompagnants, nettoyeurs, vendeurs, employés de l’hôtellerie et de l’économie domestiques, licenciés, artistes…: les oubliés de la crise ont pu faire entendre leur voix au travers de nombreux témoignages. Approuvée par les participants, une résolution à l’intention des autorités et du patronat a exigé des «mesures d’urgence pour les travailleurs et des nouveaux droits pour protéger toutes les personnes dont les moyens d’existence ont été frappés par la crise». «Parce que nous ne voulons plus du monde d’avant, parce que nous ne voulons pas d’un monde d’après encore pire, nous prenons la rue et la reprendrons encore et encore, toutes et tous ensemble, autant qu’il le faudra jusqu’à ce que nous soyons entendus.» A l’issue du rassemblement, quelques dizaines de manifestants plutôt jeunes ont voulu partir en cortège derrière une banderole «Contre le virus du capital: dans la rue, pas dans le parlement», avant que plus de cinquante policiers en tenue antiémeute ne dispersent violemment l’attroupement. Dans un communiqué, la CGAS a critiqué une intervention policière «disproportionnée» et «dangereuse», les forces de l’ordre chargeant des manifestants, «qui ne représentaient aucun risque», entre les stands de puciers et les badauds. La CGAS souligne que «dans le contexte de crise sociale, économique et surtout sanitaire que nous vivons, il convient plus que jamais de respecter l’essence des libertés démocratiques dont fait partie le droit de manifester».