Les menuisiers alémaniques et tessinois privés de CCT
Les menuisiers alémaniques et tessinois ne sont plus couverts par une convention collective de travail (CCT), l’actuel contrat ayant pris fin le 1er janvier
Une nouvelle CCT avait bien été négociée par les partenaires sociaux, ainsi que, parallèlement, une convention pour une retraite anticipée. Mais les membres de l’Association suisse des maîtres menuisiers et fabricants de meubles (VSSM dans son sigle germanophone), consultés en novembre, ont refusé le second texte qui offrait la possibilité de partir à la retraite plus tôt que les âges de départ de 64 et 65 ans. Pour éviter le vide conventionnel, n’était-il pas possible de signer la nouvelle CCT ou de prolonger l’ancienne? Non, assure Aldo Ferrari, vice-président d’Unia: «La parole donnée n’a pas été respectée. L’actuelle CCT avait été prolongée pour nous permettre de négocier la retraite anticipée. Nous avions négocié un paquet avec les représentants du VSSM. Nous avons dû faire des concessions sur les conditions de travail pour obtenir la préretraite. Lorsque les patrons ont dit non, ils savaient qu’il n’y aurait plus de CCT au 1er janvier. C’était clair. Ils sont d’une parfaite mauvaise foi. Ils sont les seuls responsables. Ce n’est pas ainsi que nous envisageons le partenariat social. Le résultat des négociations doit être défendu devant ses membres. De notre côté, nous ne pouvons pas mentir aux syndiqués.» Faute de CCT, 16300 travailleurs et 2500 entreprises (selon les chiffres, respectivement, de 2014 et de 2016) vont se retrouver confrontés à un fort dumping social. La menuiserie est la branche qui dénombre le plus de travailleurs détachés. Financée par des fonds paritaires, la formation continue est aussi menacée. «J’ai bon espoir malgré tout que nous obtenions une CCT qui protège du dumping et une retraite anticipée. Les menuisiers romands bénéficient d’une préretraite depuis plus de dix ans, les peintres et les plâtriers alémaniques et jurassiens également, aucun employeur ne l’a jamais remise en cause», indique Aldo Ferrari. Notons que les menuisiers actifs dans les parties germanophones des cantons de Berne, de Fribourg et du Valais sont assujettis à la CCT du second œuvre romand, ils bénéficient déjà de la retraite anticipée et ne sont pas concernés pas ce vide conventionnel.