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Un écoquartier pousse aux Plaines-du-Loup

Ouvrier sur un chantier.
© David Prêtre/Albedo

Plus gros chantier de Suisse romande, le premier écoquartier de Lausanne se déploie depuis une année

Les bâtiments sortent peu à peu de terre dans le quartier des Plaines-du-Loup à Lausanne, entre la Pontaise et la Blécherette. Plus d’un millier d’ouvriers, de nombreux architectes et ingénieurs sont à pied d’œuvre. La Municipalité lausannoise dirige ce plan quasi pharaonique qui fait partie de son projet de développement urbain Métamorphose lancé il y a une quinzaine d’années déjà. Quelques immeubles viennent de terminer la phase du gros-œuvre, comme celui de la coopérative La Meute. Photographe et futur habitant, David Prêtre y pose son regard depuis l’hiver dernier. «Je me balade dans ce chantier, avec l’impression de marcher dans mon futur. Tous les objets épars sont étranges, poétiques, chorégraphiés par le projet. Les ouvriers font déjà comme partie des murs.» Le photographe les regarde travailler, scrute leur état, admire leur endurance et leur force, se pose des questions: «Les ouvriers ont-ils parfois des flashs, des visions des locataires qui s’installeront ici? Sont-ils parfois invités à visiter les maisons une fois habitées? Leur vie personnelle est-elle aussi un chantier? Dieu est-il une grue?» Il prend alors des photos «avec des déclics comme des points d’interrogation», que ce soit dans le futur café, l’espace d’art et l’atelier, son appartement ou ceux de ses futurs voisins composés de membres de la coopérative, de migrants, d’étudiants.

Pendant ce temps, la construction continue ou va commencer pour d’autres coopératives, ainsi que pour des sociétés d’utilité publique, la Ville et des investisseurs privés. Une école, un EMS, une garderie, une maison de quartier, des commerces, des cafés, des espaces sportifs et culturels, des potagers, ainsi que des ruelles au nom de femmes ayant marqué Lausanne sont prévus dans ce premier plan d’affectation.

Le futur écoquartier devrait accueillir d’ici à 2030 quelque 8000 habitants et 3000 emplois. Le premier plan d’affectation prévoit 1100 logements d’ici à 2023. La mixité sociale y est importante: 40% des loyers sont régulés, 30% subventionnés, 30% à prix libre. Ce quartier, dont le béton, même si en partie recyclé, est questionnable, reste exemplaire en termes d’électricité et de chauffage verts: sondes géothermiques et panneaux solaires sur une majorité des toits, en plus de leur végétalisation. Si des arbres ont été sacrifiés, certains ont toutefois été replantés ou seront plantés à l’avenir. La présence des voitures sera rigoureusement restreinte avec un seul parking en bordure nord-ouest, et une forte incitation au covoiturage et aux transports publics. La ligne de bus sera renforcée avant que le futur métro ne desserve les Plaines-du-Loup dès 2030, comme le prévoit la Municipalité.

Dans une année, les premiers habitants emménageront au sein d’un quartier d’où pourraient jaillir de nouveaux horizons écologiques et sociaux. Pour un meilleur vivre ensemble?

Texte Aline Andrey

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