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«On se concentre sur de la peinture lavable, mais l’écocide continue»

Mains rouges apposées sur un mur.
© Breakfree

L’action «mains rouges» du 13 octobre 2018 à Genève visait à dénoncer les investissements de Credit Suisse dans les énergies fossiles.

Un militant climatique de l’action pacifiste dite des «mains rouges», innocenté en 2e instance, s’est retrouvé devant la Cour d’appel genevoise pour la seconde fois

«Trois ans après l’action Mains Rouges, Credit Suisse, financeur de l’industrie fossile et du système Poutine, maintient son déni de la crise climatique et s’acharne une fois de plus sur Nicolas.» C’est ainsi que le collectif Breakfree Suisse résume la situation ubuesque de ce jeune militant pour le climat, symbole de l’acharnement judiciaire en cours contre des activistes ayant alerté sur les dangers du réchauffement climatique et la perte de la biodiversité par des actions de désobéissance civile pacifiste.

Pour rappel, Credit Suisse et le Ministère public avaient fait appel à la suite de l’acquittement en 2e instance de Nicolas. Le Tribunal fédéral leur a donné raison estimant notamment que l’état de nécessité n’était pas rempli (tout comme dans le procès des joueurs de tennis qui ont déposé un recours auprès de la Cour européenne des droits de l’homme).

Le 2 mars dernier, le jeune homme s’est donc retrouvé pour la deuxième fois devant la Cour d’appel de Genève qui doit statuer sur le montant de la peine et des dédommagements à verser à Credit Suisse pour dommages à la propriété. Soit pour des traces de peinture ayant occasionné des frais de nettoyage de quelque 2200 francs.

Des milliards pour les énergies fossiles

«Nous espérons que la peine sera symbolique», souligne Myriam Grosse, membre du collectif Breakfree à l’origine de l’action en octobre 2018 afin de dénoncer les investissements dans les énergies fossiles de la banque. Des dizaines de personnes avaient alors apposé leurs mains colorées de peinture rouge lavable sur le bâtiment de la rue de la Monnaie. Seul Nicolas s’est retrouvé devant les juges. «Credit Suisse dit prendre des mesures face au changement climatique, mais ce n’est pas le cas», dénonce Myriam Grosse. Breakfree, se fondant sur plusieurs études, montre que la banque a financé des entreprises engagées dans le développement du charbon à hauteur de 13 milliards de dollars entre janvier 2019 et octobre 2021. Les analystes de l’organisation ShareAction ont classé Credit Suisse au 8e rang des pires banques européennes en matière de financement de l’expansion du gaz et du pétrole. Sans compter ses liens d’affaire avec plusieurs firmes fossiles russes telles que Gazprom. En écho aux milliards d’investissements, Me Laïla Batou, avocate de Nicolas, questionne: «A combien s’élève le dommage occasionné à l’humanité chaque seconde par Credit Suisse?» Et le prévenu de dénoncer: «On se concentre sur de la peinture lavable, mais l’écocide continue.» Le rôle de la finance sur le dérèglement environnemental n’a pas été abordé durant l’audience dont le verdict est attendu prochainement. Trois jours auparavant, le GIEC publiait pourtant un énième rapport alarmant sur les impacts du réchauffement climatique sur l’humanité et la biodiversité.

Zad: le procureur vaudois fait appel

La semaine dernière, le Ministère public vaudois a déposé un recours contre cinq des sept jugements prononcés en janvier dernier par le Tribunal d’arrondissement de Nyon à l’encontre de zadistes du Mormont. Son appel pointe notamment des vices de forme en lien avec le refus initial de certains d’entre eux de décliner leur identité. En première instance, les peines requises par le procureur Eric Cottier, qui comprenaient jusqu’à plusieurs mois de prison ferme, ont été fortement allégées. L’association Zad de la Colline dénonce «un acharnement judiciaire» et une répression également contre les avocats ayant défendu les zadistes. Dans un communiqué, elle s’insurge contre «une attaque fondamentale aux valeurs de la justice et à la liberté de manifester».

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