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Genève régularise moins de sans-papiers

En une année, le nombre de régularisations a baissé de 60% dans le canton. Alors que les autorités relativisent ces chiffres, Unia dénonce un durcissement des conditions

Le nombre de régularisations de sans-papiers a drastiquement chuté à Genève. Selon les informations de la RTS, alors qu’en 2020, 1250 personnes avaient obtenu un permis de séjour, elles étaient seulement 500 en 2021, soit une chute de 60%.

Les autorités justifient cela par un effet de rattrapage. En effet, l’opération Papyrus, qui a officiellement pris fin en décembre 2018 mais dont les dossiers ont fini d’être traités en 2020, a permis de donner un statut légal à 2390 personnes au bout du lac, soit environ un quart des sans-papiers estimés dans le canton.

Sur les ondes de la radio, Mauro Poggia, conseiller d’Etat, nie un durcissement des conditions de régularisation, et assure que Genève restera sur «une vitesse de croisière d'environ 500 à 600 régularisations par année», ce qui représente «au moins cinq fois plus que le reste de la Suisse».

Unia, qui a été moteur dans l’opération Papyrus, dénonce un serrage de vis, notamment des critères à remplir (durée de séjour exigée plus longue ou encore maîtrise du français plus stricte). Anna Gabriel, secrétaire régionale d’Unia Genève, répond à nos questions.


Que pensez-vous de cette chute drastique du nombre de régularisations?

Nous faisons partie du milieu associatif qui a fortement critiqué la fin de Papyrus. La baisse des régularisations n'est pas due à un manque de volonté de la part des personnes qui se trouvent sans statut légal de régulariser leur situation, mais au refus des autorités de faciliter l’intégration de cette population.

Est-ce qu'on peut parler d'un durcissement de la politique depuis la fin de Papyrus?

Absolument. On constate des refus très sévères de cas qui auraient été régularisés auparavant.

Malheureusement, certaines personnes remplissent les critères d’intégration et d’indépendance financière mais le simple fait d’avoir été contrôlées une fois ces dernières années peut provoquer le refus de la régularisation. Dès lors, les personnes potentiellement éligibles hésitent à déposer leur dossier car elles prennent un risque et la clandestinité perdure. Nous-mêmes conseillons à nos membres de faire très attention avant de se lancer.

Que pensez-vous des procédures accélérées et simplifiées pour les réfugiés ukrainiens face aux autres réfugiés qui attendent depuis des mois voire des années?

Unia revendique une politique d’accueil des réfugiés humaine et respectueuse de leurs droits, quelle que soit leur origine, leur sexe, leur provenance ou les raisons qui les poussent à l’exil.

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