Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Les syndicats veulent atténuer les factures d’électricité

Ligne électrique.
© Sylviane Herranz/archives

Le tarif de l’électricité devrait augmenter en moyenne de 27% pour les ménages en 2023. Si les hausses restent moins brutales que dans la plupart des pays européens, c’est que le peuple suisse a refusé, il y a tout juste 20 ans, la libéralisation totale du marché.

Les ménages vont payer plus cher le kilowattheure, l’Union syndicale suisse demande la mise en place de «mesures d’accompagnement»

On s’en doutait un peu: les tarifs de l’électricité vont prendre l’ascenseur en 2023. Selon les calculs de la Commission fédérale de l’électricité, rendus publics le 6 septembre, nous devrions débourser en moyenne 27% de plus l’année prochaine. Un ménage type consommant 4500 kWh par année recevra une facture de 1215 francs (+261 francs). Mais il ne s’agit que d’une moyenne, certains ménages paieront beaucoup plus, les prix pouvant varier considérablement entre les gestionnaires du réseau suivant la part de production propre et leur stratégie d'approvisionnement. A l’augmentation du prix de l’énergie, en raison notamment du prix élevé du gaz et de l’arrêt des centrales nucléaires françaises, s’ajoutent la hausse des tarifs d’utilisation du réseau et des redevances dues aux collectivités publiques. Les consommateurs devront ainsi assumer les coûts de la réserve hydraulique annoncée la semaine dernière par le Conseil fédéral.

L’Union syndicale suisse (USS) demande la mise en place de «mesures d’accompagnement». Les travailleurs à revenu modeste auront en effet beaucoup de peine à faire face au coup de massue de l’augmentation simultanée de l’électricité, des charges locatives et des primes maladie. Les syndicats exigent en premier lieu que l’augmentation des taxes et des tarifs d’utilisation du réseau soient annulées et prises en charge par des fonds publics. Ils veulent aussi que les collectivités publiques propriétaires des entreprises d’approvisionnement utilisent leurs budgets pour atténuer efficacement la hausse des prix de l’énergie. Les aides ne doivent pas être uniquement destinées aux grandes entreprises d’électricité, à l’instar d’Axpo pour laquelle le Conseil fédéral débloque 4 milliards de crédit-cadre. L’USS invite enfin la Commission fédérale de l’électricité à surveiller de près les gestionnaires du réseau afin d’éviter d’éventuels abus sur les prix.

La faîtière syndicale estime que la Suisse ne parviendra à s’affranchir de la cherté de l’électricité qu’en accélérant le développement de la production indigène d’énergie renouvelable avec le soutien des collectivités publiques.

La Suisse s’en sort mieux grâce aux syndicats

La hausse du prix de l’électricité est moins brutale en Suisse qu’ailleurs grâce aux garde-fous prévus dans l’approvisionnement de base. En Grande-Bretagne, par exemple, les prix de l’électricité ont triplé. Cette différence tient essentiellement à ce que notre pays a renoncé à ouvrir entièrement le marché de l’électricité. Le 22 septembre marque justement le 20e anniversaire du refus par le peuple de la Loi sur le marché de l’électricité. Opposés à la libéralisation complète, la gauche et les syndicats avaient lancé un référendum soutenu par 52,6% des suffrages.

Pour aller plus loin

Un agenda éminemment social

Banderole "Qui va payer l'addition?"

Pas question d’abandonner les victimes de la crise! Le maintien des emplois et des salaires et la compensation des pertes de pouvoir d’achat relatives aux effets de la pandémie figurent au cœur des priorités de l’Union syndicale suisse. Lors de sa conférence annuelle, l’organisation faîtière a présenté son agenda 2021

Hausses des salaires possibles et nécessaires!

«Des augmentations de salaires sont possibles et nécessaires.» Tel est le message transmis lundi par l’Union syndicale suisse (USS) et ses fédérations, notamment Unia, le SSP et l...

Aide aux salariés et à la population jugée insuffisante

Bâtiments Nespresso à Romont.

Le plan de relance adopté par le Conseil d’Etat fribourgeois ne convainc pas Unia, le syndicat estimant qu’il sert surtout les entreprises

«Le 80% du salaire ne suffit pas!»

Remise de l'Appel à la Chancellerie fédérale.

Plus de 20000 personnes ont signé l’appel «Pour une sortie de crise solidaire» des syndicats. Ce dernier, remis la semaine passée à la Chancellerie fédérale, demande que les personnes à bas revenus perçoivent l’intégralité de leur salaire en cas de chômage partiel. Autre revendication: l’interdiction des licenciements