Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Augmenter les salaires: les patrons n’ont plus le choix

Les syndicats fribourgeois, dont Unia, appellent les employeurs du privé et du public à revoir les salaires face à la flambée des prix généralisée. Dans le cas contraire, des mobilisations seront à prévoir...

Trop c’est trop! Face à la hausse des prix à tous les niveaux, l’Union syndicale fribourgeoise (USF) réclame une augmentation des salaires dans les secteurs du privé comme du public. Lors d’une conférence de presse convoquée le 29 septembre, Unia, le SSP, Syndicom et le SEV ont exigé une hausse salariale d’au moins 4% en 2023 afin d’assurer une vie digne.

Concrètement, à quoi les Fribourgeois doivent s’attendre pour 2023? Une augmentation de l’électricité en moyenne de 19,4%, un mazout qui aura pris 76% en un an, 56% pour le gaz. L’inflation est actuellement estimée à 3,4% et les prévisions à court terme sont plus sévères. Quant aux primes des caisses maladie, elles augmenteront une nouvelle fois de 5% à 10%. «En bref, loyer, consommation, énergies, tout augmente et conduit de plus en plus de salariés à la précarité», constate François Clément, cosecrétaire régional d’Unia Fribourg.

En parallèle, l’évolution des salaires est loin d’être symétrique. «D’année en année, le pouvoir d’achat est grignoté, poursuit le syndicaliste. Ainsi, rien qu’en 2022, les salaires réels vont chuter de près de 1% et ce n’est malheureusement qu’un début. Dans notre canton, nombreuses seront les personnes qui devront renoncer à mettre de l’argent de côté ou à emmener leurs enfants en vacances tout en devant se serrer encore un peu plus la ceinture.»

Prêts à battre le pavé

L’USF se dit prête pour un nouveau bras de fer cet automne avec les employeurs peu enclins à s’exécuter. «A en croire les négociations et les échos dans les médias, il n’y en a que pour les employeurs qui se plaignent de manière récurrente. Or, comme on a pu observer durant la crise du Covid, certains ont même fait du bénéfice. Il est donc temps d’augmenter les salaires aussi pour Monsieur et Madame Tout-le-monde.»

Sinon quoi? Les syndicats avisent d’ores et déjà que les travailleurs n’hésiteront pas à se mobiliser et à descendre dans la rue pour exiger plus de justice sociale.

D’une manière plus générale, la pénurie de main-d’œuvre pourrait se renforcer. «Si les employeurs de ce canton ne consentent pas rapidement à des augmentations salariales conséquentes, si nos élites politiques ne se montrent pas capables d’instaurer des minimums salariaux, les employés continueront, collectivement ou individuellement, à déserter leur poste de travail», alerte François Clément, qui rappelle qu’il manque déjà 150000 travailleurs en Suisse. Dans des métiers souvent pénibles et mal payés qui ne permettent pas de vivre dignement. «Depuis le début de l’année, le travail a repris partout de plus belle et les carnets de commandes sont pleins, insiste le responsable syndical. De l’argent, il y en a. Il est juste mal partagé. Mais aveuglés par un dogmatisme à toute épreuve, les milieux patronaux rechignent à négocier avec les syndicats des augmentations salariales plus que nécessaires.» Les voilà prévenus...

Pour aller plus loin

Les maçons genevois sur le pont !

manifestation, feu dans des barriques, manifestants avec t-shirt noir: inscription: "tout au pont !"

Les syndicats de la construction ont annoncé une journée de grève le 16 octobre à Genève pour dénoncer la précarisation des travailleurs orchestrée par les patrons du secteur

Nouvelles négociations en cours au «Matin»

Les rédactions romandes avaient débrayé en juin dernier

Mercredi 5 septembre, une première séance de médiation a lieu entre les employés du Matin, leurs représentants et Tamedia, l’éditeur zurichois ayant saisi fin août l’Office de...

Egalité: «Il faut se mobiliser!»

Manifestation du 7 mars 2015 à Berne

Après la récente décision de la commission du Conseil national sur la révision de la Loi sur l’égalité, nouvel outrage à l’égard des femmes, Corinne Schärer du comité directeur d’Unia appelle à une forte mobilisation le 22 septembre et dans les mois qui viennent

«L’oppression n’est pas réformable»

Dans son livre, Jean Ziegler explique les mécanismes et les conséquences, chiffres à l’appui, du capitalisme, un ordre meurtrier qui «tue une grande proportion de l’humanité tous les ans et détruit l’environnement». Il rappelle que cet ordre n’est pas naturel ni inéluctable, et que l’être humain porte en lui les capacités de son renversement.

Jean Ziegler mène une critique implacable du capitalisme dans un ouvrage destiné en priorité aux jeunes. Un livre qu’il conçoit comme «une arme pour l’insurrection des consciences». Interview