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Unia Valais va lancer le référendum sur les horaires des magasins

Le syndicat est opposé à la prolongation des ouvertures de 18h30 à 19h qui va dégrader les conditions de travail du personnel

Unia Valais va lancer le référendum contre la révision de la Loi concernant l’ouverture des magasins (LOM). Jeudi dernier, la majorité du Grand Conseil valaisan a en effet voté une prolongation des heures d’ouverture des commerces en semaine de 18h30 à 19h.

Au départ, le Conseil d’Etat souhaitait une extension des ouvertures de 18h30 à 20h en semaine et de 17h à 18h le samedi et les veilles de jours fériés. Unia était monté au créneau durant la consultation et le gouvernement avait soumis au Parlement un projet de révision ramenant les fermetures, respectivement, à 19h et 17h30. Au Grand Conseil, la gauche a obtenu l’abandon du samedi, jour de travail le plus difficile dans la vente. Le projet initial du conseiller d’Etat Christophe Darbellay a pris du plomb dans l’aile, mais il reste inacceptable pour Unia.

«Il s’agit d’une détérioration massive des conditions de travail des vendeurs et des vendeuses qui vont devoir bosser 30 minutes de plus par jour», explique Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia Valais. Déjà nombreux dans la branche, les horaires coupés vont se multiplier. Et il va être encore plus difficile de concilier le travail et la vie familiale, les structures d’accueil fermant leurs portes avant les magasins. Rappelons encore qu’à l’heure de fermeture officielle, il faut ajouter le temps de travail nécessaire pour ranger, nettoyer et faire la caisse.

Pas un franc de dépensé en plus

La révision de la LOM prévoit, en outre, de faciliter la création de nouvelles zones touristiques, dans lesquelles les commerces peuvent rester ouverts tous les jours, dimanche et jours fériés compris, et ce jusqu’à 21h. Les huit semaines d’entre-saison, durant lesquelles ces magasins doivent fermer le dimanche, sont, en plus, supprimées.

La loi semble taillée sur mesure pour Trade Valais, l’association des grandes enseignes. Trois quarts des membres de l’Union commerciale valaisanne (Ucova), l’autre faîtière patronale, la rejettent. La prolongation des horaires va augmenter les charges des petits commerces sans l’assurance de faire progresser le chiffre d’affaires.

«On peut laisser les magasins ouverts 24 heures sur 24, il n’y aura pas un franc de dépensé en plus, surtout si le renchérissement n’est pas compensé. Ce n’est pas ainsi que nous allons freiner le tourisme d’achat. Le vrai problème, c’est le pouvoir d’achat des consommateurs», souligne Blaise Carron.

Le syndicaliste est aussi député socialiste et, jeudi, il a prévenu la majorité de droite: «Les jeux ne sont pas faits. Chaque fois que la population a pu se prononcer, elle a refusé des extensions pour protéger le personnel de la vente. A travers le référendum, la population valaisanne va pouvoir corriger les errances de ce Parlement et de ce gouvernement.»

Unia devrait être le fer de lance du référendum. Le syndicat appelle toutes les forces qui ont à cœur de défendre le personnel de la branche à s’unir. Les syndicats chrétiens, le PS et le POP ont d’ores et déjà annoncé qu’ils récolteraient des signatures.

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