Les syndicats mondiaux de l’électricité ont adopté cet été un appel pour une transition équitable vers des industries à émissions faibles ou nulles. A cette occasion, l’Internationale du bâtiment et du bois a appelé au respect du droit à la santé et à la sécurité des travailleurs
Au début de l’été, les syndicats mondiaux de l’électricité (Global Power Trade Unions - GPTU) se sont réunis à Vancouver au Canada. Cette conférence internationale a rassemblé des syndicalistes de la branche de l’électricité et de celle des ascenseurs de nombreux pays. Outre le Canada, les Etats-Unis, le Mexique ou encore l’Australie, des pays européens étaient représentés, dont le Danemark, la Norvège, la Finlande et la Suède.
Organisée par l'Union internationale des constructeurs d'ascenseurs (IUEC), syndicat du Canada et des Etats-Unis comptabilisant quelque 25000 membres, cette rencontre a débattu de nombreuses questions préoccupant les électriciens et les constructeurs d’ascenseurs, deux branches étroitement liées. Parmi les problématiques abordées: la formation, l’organisation du travail, la santé et la sécurité, le changement climatique ainsi que la place des femmes et des jeunes dans la transition verte. Les délégués ont aussi exprimé leur solidarité avec les travailleurs ukrainiens. Le GPTU s'est engagé à participer à la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.
La question de la transition climatique et de la place des travailleurs de l’électricité dans ce processus a ponctué l’intervention du secrétaire général de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), Ambet Yuson: «Les électriciens sont les emplois de demain. Ils joueront un rôle important et distinct dans la transition verte. Alors que la rénovation devient un élément essentiel de nos efforts d'atténuation et d'adaptation au changement climatique, des professionnels plus qualifiés, tels que les électriciens, sont nécessaires dans une variété de projets de construction écologiques.»
Le nombre de postes de travail dans le secteur énergétique devrait augmenter de 40% au niveau mondial indique l’IBB dans un communiqué. L’organisation se base sur des données de l'Agence internationale de l'énergie qui prévoit que le passage à des solutions industrielles sans émissions créera 16 millions d'emplois dans le domaine. Rien qu’aux Etats-Unis, un million d’électriciens supplémentaires seraient nécessaires dans la prochaine décennie pour couvrir les besoins de rénovation. Autre exemple, le Portugal nécessiterait de 80000 travailleurs qualifiés en plus, notamment des charpentiers, des électriciens et des superviseurs.
Réchauffer les droits des travailleurs, pas la planète!
Le secrétaire général de l’IBB a également mis l’accent sur la nécessité de respecter, sur les lieux de travail, le droit fondamental des salariés à la santé et à la sécurité. Il a ainsi invité les syndicats mondiaux de l’électricité à participer à la campagne de l’IBB «Réchauffons les droits des travailleurs, pas la planète!»*, lancée mi-juillet. Cette dernière vise, à l’approche de la COP 28 (Conférence sur le climat qui débutera fin novembre à Dubaï), à convaincre les Nations Unies de protéger les travailleurs du stress, de la chaleur intense et des événements météorologiques extrêmes, et à exiger de meilleurs emplois et de meilleures conditions de travail. «Nous devons nous attaquer à l'impact de la crise climatique sur la santé physique et mentale des travailleurs et promouvoir des environnements de travail sûrs et sains», a insisté Ambet Yuson, pour qui santé et sécurité sur les lieux de travail sont des éléments indispensables.
Dans son communiqué, l’IBB souligne qu’à l’issue de ses travaux, la conférence du GPTU a adopté plusieurs résolutions dont un appel à une transition équitable pour les travailleurs actifs sur des lieux de travail à forte intensité d'émissions vers des industries vertes à émissions faibles ou nulles.
* Voir sous: bwint.org/fr_FR/
lien pour le site de l’ES:
odoo.bwint.org/fr_FR/cms/call-to-action-heat-up-workers-rights-not-the-planet-2938