Les salaires montent dans les échafaudages
Alors que les négociations pour le renouvellement de la CCT s’ouvriront en début d’année prochaine, les syndicats ont déjà obtenu une revalorisation des salaires minimums
Dans les échafaudages, les syndicats Unia et Syna, signataires de la Convention collective de travail (CCT) du secteur, ont obtenu une augmentation de 1,5% des salaires effectifs pour 2024 et une revalorisation de 105 à 150 francs par mois pour les salaires minimums (voir le tableau ci-dessous). Le résultat des négociations a été approuvé le 9 décembre par la conférence de branche d’Unia. «Il s’agit d’un résultat satisfaisant, en particulier pour les salaires minimums, le salaire CFC passe à 5000 francs, nous sommes globalement satisfaits», indique Simon Constantin, membre de la direction du secteur construction d’Unia et responsable de la branche échafaudages.
Les partenaires sociaux s’étaient accordés pour discuter d’abord des salaires avant les autres articles de la CCT, qui arrive à échéance. Comme un accord salarial a été convenu, la CCT sera prolongée jusqu’en 2025 et les négociations avec la Société des entrepreneurs suisses en échafaudages pourront s’ouvrir en début d’année prochaine.
Des équipes de trois
Unia a mené une enquête dans les chantiers, qui a montré que les salaires sont l’une des préoccupations principales des travailleurs. Mais pas la seule. «Les échafaudages sont la branche où le risque d’accident est le plus élevé, mais aussi où le nombre de jours d’assurance accidents est le plus grand, ce qui indique que leur gravité est plus importante et les convalescences plus longues», explique Simon Constantin. Pour faire face, Unia exige de rendre obligatoires les équipes de trois personnes pour le montage et le démontage. Le syndicat veut aussi que tous les salariés soient formés aux travaux en hauteur et aux manœuvres de sauvetage, ainsi que soit améliorée l’application des règles sur les équipements de protection individuels fournis par l’employeur.
Sur les échafaudages, les intempéries sont un sérieux facteur d’accidents. Unia demande donc l’instauration de critères clairs pour l’arrêt des travaux, des seuils météorologiques prenant en compte la pluie, la neige, le froid ou la canicule. «Nous voulons réduire le nombre d’accidents et nous attendons, à cette fin, à avoir des discussions concrètes avec les employeurs.»
Il y a beaucoup à faire pour la sécurité dans cette branche, mais le syndicaliste est confiant. «Nous nous sommes mis d’accord sur les salaires et la CCT des échafaudeurs avait déjà été à l’origine d’articles novateurs qui ont été depuis repris par d’autres branches. Les entreprises principales sont ainsi tenues responsables des infractions de leurs sous-traitants, une disposition qui a été reprise récemment par le second œuvre romand et le secteur principal de la construction. Et, contrairement à ce dernier, le temps de déplacement fait déjà partie du temps de travail. On peut donc imaginer de trouver de nouveau des solutions constructives pour renforcer l’attractivité de la branche.»
Journées de 8 heures
Entre autres revendications, il faut noter celle d’une baisse du temps d’une centaine d’heures par an pour arriver à une journée moyenne de huit heures. Unia souhaite également que la pause de 9h soit considérée comme du temps de travail, ce qui représente une soixantaine d’heures par an, limiter le travail le samedi en le soumettant à autorisation, garantir que tous les salariés puissent prendre au moins trois semaines consécutives de congé en été ou encore protéger les travailleurs âgés en prolongeant les délais de licenciement.
«Le cahier de revendications est ambitieux, mais ce qui est réjouissant, c’est que le nombre de membres ne fait qu’augmenter, les échafaudeurs comprennent l’intérêt de rejoindre le syndicat et ensemble d’être plus forts.»