Le géant orange a annoncé vouloir se séparer de quatre de ses enseignes, entraînant la suppression de 1500 postes. Unia, choqué, appelle Migros à tout mettre en œuvre pour éviter les licenciements
Migros veut se «recentrer stratégiquement», comme elle l’a annoncé le 2 février dernier. Se concentrer sur le commerce de détail. C’est ainsi qu’elle compte se séparer de certaines de ses marques spécialisées comme Hotelplan Group, Mibelle, SportX et Melectronics. Une mesure qui ne sera pas sans conséquence puisque jusqu'à 1500 postes à temps plein seront biffés. Une suppression d’emplois «malheureusement inévitable» d’après le géant orange. Qui? Quand? Comment? On ne connaît pas encore le détail de ces licenciements.
Si le groupe dit vouloir s’engager à soutenir toutes les personnes concernées à trouver un nouveau poste, Unia n’a pas tardé à réagir à cette annonce par voie de communiqué de presse.
«Unia et ses membres chez Migros sont choqués par l'ampleur des suppressions d'emplois annoncées.» Le syndicat condamne d’autant plus cette décision que la situation financière de l’entreprise est solide, avec une augmentation du chiffre d'affaires du groupe et des résultats d'exploitation positifs.
Pour un vrai dialogue social
«En tant que plus grand employeur privé du pays, l'entreprise doit assumer sa responsabilité sociale. Il est inacceptable que ceux qui contribuent de manière significative au succès de l'entreprise paient une fois de plus les pots cassés d'une stratégie opaque, s’indigne le syndicat. Les employés s'investissent depuis des années pour l'entreprise et atteignent leurs limites physiques et psychologiques. Dans le même temps, leurs conditions de travail se détériorent continuellement. Unia appelle Migros à tout faire pour éviter les licenciements!»
Le hic selon Unia, c’est que Migros refuse systématiquement le dialogue avec le syndicat qui représente pourtant de nombreux employés. «Les membres étaient fortement préoccupés par la situation actuelle. La direction a toutefois ignoré et finalement rejeté la demande de dialogue d’Unia pendant des mois. Les travailleurs sont indignés par cette attitude hostile aux syndicats et estiment ne pas être pris au sérieux par leur employeur.»
C’est pourquoi Unia appelle Migros à reprendre le dialogue afin que les intérêts de ses membres soient représentés de manière indépendante. «Cela est d'autant plus important maintenant pour éviter la plus grande vague de licenciements de l'histoire de Migros.»
Moins de protection
Avec la vente annoncée de Mibelle, Melectronics et SportX, et le sort incertain de Bike World, Do it + Garden, Micasa et OBI, ce sont potentiellement des milliers d’employés qui ne seront plus couverts par la Convention collective de travail de Migros (CCNT Migros). Quant aux employés des agences de voyage Hotelplan, on peut se demander s’ils continueront à l’être au-delà des exigences minimales légales… «Depuis des années, le nombre d'employés protégés par une convention collective de travail diminue continuellement, dénonce Unia. C'est très regrettable, car seule une CCT permet aux employés de défendre collectivement leurs intérêts.»