Les assistantes en pharmacie méritent mieux!
Combien une assistante en pharmacie mérite-t-elle d'être payée? C'est avec une certaine consternation que nous avons appris le refus de la Société vaudoise de pharmacie (SVPh) d'entrer en discussion sur une éventuelle négociation d'une CCT pour notre profession, le président estimant un tel dialogue «inutile» au vu du dépôt de l'initiative lancée par Unia pour un salaire minimum cantonal.
Pour les assistantes en pharmacie, dont le CFC est l'un des plus difficiles et dont les compétences et les responsabilités sont un maillon essentiel de notre système de santé, le message est clair: elles ne méritent pas mieux qu'un salaire minimum – et encore, pour autant que l'initiative soit acceptée.
Voilà qui est blessant pour l'assistante que je suis, et pour celles que je représente au sein du Comité des assistantes en pharmacie du canton. Faut-il rappeler à la SVPh que le salaire proposé par l'initiative est de 4100 francs par mois, tandis que notre revendication salariale se monte à 4300 francs en sortie d'apprentissage, avec une évolution au cours de la carrière? Cela sans dire encore tout ce qui, dans une CCT, ne relève pas directement du salaire mais de la protection sociale à laquelle tout employé a droit.
Les assistantes en pharmacie sont la cheville ouvrière des officines. Sans elles, rien ne se fait. Il est de ce fait dans l'intérêt des employeurs de revaloriser ce métier pour tenter d'éviter le départ chaque année de dizaines de professionnelles formées vers des métiers mieux rémunérés.
Les fronts bougent, au niveau fédéral également, et les assistantes, qui étaient une centaine lors de notre dernière assemblée fin janvier, sont bien décidées à défendre ce métier qu'elles aiment. Saisissons cette occasion de dialoguer, et construisons ensemble une branche plus forte, digne et respectueuse de chacun!
Mary-Laure Raboud, Corseaux
Voir aussi l’article «Les assistantes en pharmacie ne lâchent rien», paru dans L’Evénement syndical du 9 février, sous: evenement.ch