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La réforme du 2e pilier, c’est des assureurs toujours plus riches, et des cacahuètes pour les assurés

Des membres des syndicats et de la gauche prennent la parole au centre de Neuchâtel.
© Thierry Porchet

Le comité unitaire neuchâtelois contre LPP 21 ont lancé leur campagne en tournant la roue de l'infortune, symbolisant cette réforme qui ne fera que des perdants.

Le comité unitaire neuchâtelois contre LPP 21 a mis en scène avec humour cette «arnaque», pour lancer sa campagne en vue de la votation du 22 septembre

« LPP 21, c’est un peu la roue de l’infortune!», lance Francisco Pires. Sous les huées feintes de ses collègues, le secrétaire syndical d’Unia Neuchâtel joue pour l’occasion le rôle du méchant   –  banquier, courtier ou assureur – incarnant le camp des chauds partisans de la réforme du 2e pilier. Et de tourner cette fameuse roue, qui s’arrête sur le numéro 3. «Trois! La réforme proposée par le Parlement ne fait que des perdants: toutes les générations d’assurées et d’assurés auraient à payer plus pour toucher moins de rentes», déclame Silvia Locatelli, secrétaire régionale d’Unia.

«Vous avez perdu mais moi, je peux mettre de l’argent de côté», reprend Francisco Pires en empochant des billets de banque factices, alors qu’il tend un grand bol de cacahuètes à la cantonade. Les cacahuètes pour les assurés, et l’argent pour les caisses de pension et les assureurs tels AXA, devant les bureaux duquel se joue cette saynète, au centre-ville de Neuchâtel.

Quelques jours après son pendant vaudois, c’était donc au tour du comité unitaire neuchâtelois, réunissant les partis de gauche, les syndicats et la Grève féministe, de se lancer ce lundi dans la campagne contre la réforme du 2e pilier, qui passe en votation le 22 septembre et est qualifiée d’arnaque par ses détracteurs.

Toujours perdants

Pour en revenir à cette roue de l’infortune, on peut la tourner tant qu’on veut, on perd toujours. Les neuf numéros qui y figurent correspondent à autant d’arguments énumérés par les participants. «Les caisses de pension croulent sous l’argent, leur capital est de plus de 1000 milliards de francs, mais leurs assurés en reçoivent toujours moins», lance Florent Blanc, de Solidarités. 

«Les personnes à la retraite voient leur pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil, faute d’ajustement des rentes à l’évolution des prix, ajoute Sabrina Rinaldo, du Syndicat des services publics. Dans vingt ans, avec le renchérissement actuel, les rentes du 2e pilier auront perdu un bon quart de leur valeur.»

Silvia Locatelli complète: «Aucune compensation du renchérissement n’est prévue dans cette réforme. Les salariés et les retraités ne peuvent donc toujours pas compter sur les promesses faites par les caisses de pension depuis cinquante ans déjà.»

Rentes insuffisantes

Et ainsi de suite, sans oublier le travail non rémunéré, comme les tâches ménagères, l’éducation des enfants et le soutien aux personnes âgées, effectué principalement par les femmes et toujours pas pris en compte dans le 2e pilier. Quant aux salariés les plus précaires, dont la droite, les caisses de pension et le Conseil fédéral nous disent qu’ils verront leur niveau de prévoyance amélioré, «ils seront ponctionnés de manière délirante et leurs salaires nets baisseront alors que les rentes promises ne seront pas suffisantes pour en vivre», dénonce Marina Schneeberger, du POP.

«Après une vie de travail, je crains que le montant de ma retraite ne me suffise plus si les rentes venaient encore à baisser, face à l’augmentation de l’assurance-maladie, du loyer et autres charges, témoigne Cyprien Baba, 59 ans, futur retraité de l’horlogerie. Je ne veux pas être obligé, comme dans d’autres pays, de devoir travailler après l’âge de la retraite pour boucler mes fins de mois. Il faut nous mobiliser pour exiger la fin du vol des rentes par les institutions financières et les assureurs, avec la complicité des Chambres fédérales et de la droite!»

 

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