Désaccord sur le financement de la 13e rente AVS
La réforme de la 13e rente AVS approuvée par le peuple devra entrer en vigueur en 2026. Une mesure qui coûtera quelque 4,2 milliards de francs selon le Conseil fédéral, qui propose pour la financer de relever la TVA de 0,7 point de pourcentage. Dans un récent communiqué de presse, la Confédération annonce par ailleurs qu’elle contribuera moins aux dépenses de l’AVS (19,5% au lieu de 20,2% actuellement).
La réaction de l’Union syndicale suisse (USS) ne s’est pas fait attendre. Cette dernière accuse le Conseil fédéral d’avoir fait le choix d’un financement «antisocial» et «injuste pour les moyens et bas salaires». Pour elle, la réduction de la participation fédérale n’est pas justifiée, et c’est pourquoi elle appelle le Parlement à corriger le tir cet automne. Pour rappel, les syndicats étaient partisans d’augmenter les cotisations salariales – qui ont eu tendance à baisser ces dernières années – pour financer la réforme. «En particulier, la suppression du pourcentage de solidarité dans l’AVS a diminué le fardeau des très hauts revenus, note la faîtière syndicale. Une telle variante aboutirait à un certain rééquilibrage social, à l’heure du creusement des inégalités en Suisse. Si les très hauts revenus étaient davantage mis à contribution dans l’AVS, le fardeau des bas et moyens revenus diminuerait d’autant.»
L’USS déplore que le Conseil fédéral semble ne pas avoir compris le message envoyé par la population lors de cette votation. «Le oui clair à la 13e rente AVS montre bien que beaucoup de citoyennes et de citoyens ayant des revenus bas ou moyens peinent à s’en sortir avec leur retraite ou leur salaire.» Et d’ajouter: «Le Conseil fédéral a choisi d’ignorer les résultats de la procédure de consultation, où la majorité des participants s’étaient prononcés pour une variante plus sociale.»