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Vente: Des ouvertures dominicales supplémentaires dangereuses pour la santé

Paiement à la caisse d'un supermarché.
© Thierry Porchet / Photo d'illustration

Le projet d’ouverture des magasins 12 dimanches par année au lieu de 4 a été approuvé par une Commission des Etats.

La Commission de l’économie du Conseil des Etats se montre favorable à un assouplissement des heures d’ouverture des magasins. Unia promet de se battre.

Permettre l’ouverture des magasins douze dimanches au lieu de quatre par an: l’initiative déposée dans ce sens par le canton de Zurich a trouvé grâce auprès de la Commission de l’économie du Conseil des Etats. Par 10 voix contre 2, cette dernière a soutenu le 22 octobre cet assouplissement des heures d’ouverture qui donnerait la possibilité aux commerces d’employer du personnel douze dimanches sans avoir besoin d’une autorisation. Elle a qualifié dans son communiqué la proposition de «solution modérée» estimant qu’elle constituerait pour le commerce de détail un instrument utile afin de mieux résister à la «concurrence acharnée» des achats en ligne. Elle a revanche rejeté la motion du conseiller national PLR Philippe Nantermod. Qui demandait que les magasins de proximité n’employant qu’un nombre limité de personnes et dont l’assortiment est celui d’une épicerie puissent ouvrir le dimanche. La Commission a estimé que la formulation présentait des difficultés d’interprétation et posait des problèmes de délimitation.

Noël toute l’année...
«Il existe déjà des exceptions permettant des ouvertures dominicales. Si on peut désormais ouvrir un dimanche par mois, on se trouve dans une dynamique de régularisation. C’est Noël toute l’année. La mise en œuvre de l'initiative du canton de Zurich entraînerait une détérioration durable des conditions de travail», a critiqué Leena Schmitter, membre de la direction du secteur des métiers des services d’Unia, fustigeant cette nouvelle déréglementation et partageant son inquiétude pour la santé du personnel, «déjà constamment sous pression. «Plus d’ouverture dominicale signifie une plus grande charge de travail, davantage de stress et de maladies. Et alors que les salariés doivent déjà faire preuve d’une flexibilité maximale avec des horaires morcelés, du travail le soir et des modifications de planning de dernière minute.» Dans un communiqué publié le jour de l’examen des deux textes, Unia avait mis en garde la Commission sur les conséquences de ces projets sur la santé et les conditions de travail des vendeuses et vendeurs.  «Nous réclamons davantage de protection, pas le contraire. C’est un élément central de la loi sur le travail», a encore insisté la représentante d’Unia, soulignant par ailleurs que la question de la concurrence mise en avant par la Commission n’est pas pertinente dans le commerce de détail stationnaire. 

La lutte se poursuit
«Il se porte bien. Le niveau des ventes est similaire à celui d’avant la pandémie durant laquelle les employeurs ont beaucoup gagné.» Leena Schmitter rappelle par ailleurs que le personnel de vente s’oppose à un élargissement des horaires – un sujet qui revient de manière récurrente – mais aussi la population de manière générale. «Nous avons remporté les trois quarts des votations consacrées à cette question», relève la syndicaliste, précisant encore qu’une proposition similaire à celle du canton de Zurich avait déjà été rejetée en 2021.
Quoiqu’il en soit, la question des ouvertures dominicales est loin d’être terminée. La Commission de l’économie du Conseil d’Etats doit désormais obtenir l’aval de son homologue du Conseil national pour pouvoir élaborer un projet de modification de la loi sur le travail. «Nous espérons qu’il corrige le tir.» La motion Nantermod va quant à elle être elle discutée dans la Chambre haute. Dans tous les cas, la syndicaliste prévient: «Nous lutterons contre ces déréglementations par tous les moyens dont nous disposons.»

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