C’est la plus grande grève de l’histoire récente de la Suède. Le mois dernier, les travailleurs de Tesla et leur syndicat IF Metall sont entrés dans leur deuxième année de grève contre le fabricant de voitures électriques. Ces derniers tentent depuis deux ans de négocier une convention collective, en vain. Les dernières négociations du 11 octobre ont, une nouvelle fois, échoué. Il faut savoir qu’en Suède, près de 90% des travailleurs sont couverts par une convention collective, tous secteurs confondus. Mais Tesla, malgré les efforts du syndicat, refuse catégoriquement de signer un accord pour les travailleurs de TM Sweden AB, qui assurent l’entretien et la réparation des véhicules, prétextant qu'elle ne correspond pas au modèle d'entreprise de la société. Face à l'attitude antisyndicale de Tesla, des actions de solidarité syndicale ont été menées dans le pays, mais aussi en Norvège, en Finlande et au Danemark. «Ce qui est en jeu chez Tesla Suède n'est rien de moins que l'avenir du modèle social européen», s’est exprimée Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats à Stockholm, le mois dernier. «Elon Musk a fait connaître très clairement son programme: il dit qu'il n'est pas d'accord avec le concept même des syndicats et qu'il essaie de faire de la transition verte un “casse-syndicats”. Musk peut établir ses propres règles lorsqu'il atteindra Mars, mais s’il veut faire des affaires en Europe, il doit respecter les règles de l'Europe, ce qui signifie respecter notre tradition de négociation collective.»
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