Le géant orange a annoncé la fermeture de «Do it+Garden», faute de repreneur, menaçant des centaines d’emplois. Unia et le personnel, sous le choc, exigent des garanties.
Alors que Migros fête cette année son 100e anniversaire, l’heure n’est pas à la fête pour tout le monde. L’enseigne a annoncé aujourd'hui, mardi 25 février, la suppression de pas moins de 625 postes dans le cadre de la fermeture de «Do it+Garden», n’ayant pas trouvé de repreneur. D’ici à fin juin, 31 magasins fermeront le rideau et 466 travailleurs se retrouveront à la porte. Seuls les magasins de Carouge et de Nyon passeront sous la bannière OBI, et quelques sites sont encore en négociations avec des repreneurs potentiels du secteur du bricolage.
En parallèle, Migros a annoncé que Micasa allait être racheté par ses dirigeants actuels. Les emplois ont donc pu être préservés. Malgré tout, la cession de Micasa d’un côté et la fermeture de «Do it+Garden» de l’autre auront des conséquences sur l'organisation faîtière Migros Fachmarkt AG à Zurich. Cette société, qui fournit des services centralisés à l'ensemble des marchés spécialisés du groupe, cessera ses activités d'ici à fin janvier 2026. «159 employés supplémentaires sont concernés. Cela représente près de 625 emplois perdus en peu de temps», regrette Unia, dans un communiqué de presse.
Stratégie discutable
«Cette nouvelle vague de suppression de postes révèle le visage antisocial de l'un des principaux détaillants suisses, alors même que Migros a récemment annoncé une augmentation de 1,6 % de son chiffre d'affaires pour 2024, s’indigne le syndicat. Le fait que tant d'employés perdent leur travail malgré ce succès est particulièrement discutable.»
Pour rappel, ces décisions sont liées à la transformation voulue par le groupe Migros annoncée il y a un an, dont l’objectif était de se recentrer sur le commerce de détail. Le géant orange a déjà vendu melectronics, SportX et récemment Hotelplan et Interhome. Le processus, quasi terminé, aura laissé environ 1500 employés sur le carreau...
Unia rappelle que la réputation du plus grand détaillant suisse repose sur la coopération, la solidarité et la responsabilité sociale: des valeurs qui sont ancrées dans l'identité de l'entreprise. «Mais ces principes ont été abandonnés au profit d’une expansion rapide et non coordonnée du groupe», souligne Unia. «Les employés doivent maintenant payer pour les mauvaises décisions et la mauvaise gestion de l'entreprise, regrette Anne Rubin, coresponsable du commerce de détail chez Unia. En s’organisant avec Unia, les employés peuvent obtenir des améliorations de leurs conditions de travail.»
Revendications
Le groupe Migros étant en très bonne santé financière, Unia estime qu’il a les moyens d’investir dans ses employés. Voici donc ses revendications.
Le syndicat demande au groupe Migros de renoncer tout d’abord aux suppressions de postes, y compris pour les employés d'Alnatura (lire encadré). Il lui demande de soutenir activement les employés touchés en leur proposant des postes équivalents au sein de Migros.
Unia exige moins de pression à la performance et sur le rythme de travail de manière générale, afin notamment de préserver la santé des employés plus âgés. Il refuse ensuite une quelconque détérioration des conditions de travail pour les employés de Micasa avec son nouveau propriétaire.
Enfin, il revendique un véritable partenariat social et un dialogue social honnête avec tous les représentants légitimes des employés. «Migros doit accepter que les employés puissent s'organiser librement dans le syndicat de leur choix», insiste Unia.