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Les employées de Zara ont trouvé leur Zorro!

Suite à une action musclée d'Unia, l'entreprise paiera désormais les heures supplémentaires.

La hache de guerre est enterrée entre l'entreprise de confection Zara et le syndicat Unia Genève. Un protocole d'accord entre les deux parties a été signé dernièrement à la suite de laborieuses négociations. Zara, propriétaire du géant espagnol Inditex, s'y engage à rémunérer l'ensemble des heures supplémentaires de ses collaborateurs. Auparavant, la société ajoutait aux contrats de travail des avenants qui lui permettaient de faire travailler davantage ses employés, sans compensation. Si les avenants avaient été abandonnés en février sur pression du syndicat, Zara continuait à invoquer des «situations exceptionnelles» pour poursuivre sa pratique, informe en substance Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical en charge du secteur vente d'Unia Genève.
L'entreprise renonce aussi aux plaintes pénales et civiles qu'elle avait déposées contre des militants et des secrétaires syndicaux d'Unia. L'employeur n'avait pas apprécié que ces derniers fassent incursion en janvier de cette année dans un magasin, prient les clients d'en sortir et organisent une assemblée générale des employées à l'intérieur des locaux. «Ces poursuites judiciaires représentaient une tentative de criminalisation de l'action syndicale. Pourtant, des moyens de lutte se révèlent nécessaires lorsque les patrons n'appliquent pas les conventions collectives», rappelle le syndicaliste.
Autres conquêtes des employées et du syndicat: Zara s'engage à limiter la flexibilité de ses employés et mettra en place une gestion du personnel plus proche du terrain. «Unia sera désormais consulté lors de tout changement important au niveau des employés», se félicite le spécialiste de la vente d'Unia. En février, les travailleurs avaient aussi obtenu une augmentation de salaire.
Pour Unia, Zara donne aujourd'hui l'exemple d'un partenariat indispensable et constructif, dans un secteur soumis à rude concurrence. Le cas de Zara est en effet loin d'être isolé. On se rappelle par exemple de l'occupation le 9 janvier par Unia du magasin du Mouton à cinq pattes, aussi à Genève. Mais là, les négociations sont toujours en cours...

CK