Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

La fête pour les uns, le travail pour les autres

Rien n'y aura fait. Ni l'extraordinaire mobilisation du personnel de vente, ni celle de la population d'Yverdon. 90% des employés des magasins du centre-ville - 408 personnes sur 450 - et 4141 pétitionnaires avaient pourtant manifesté fermement leur opposition à l'ouverture prolongée les 5 et 6 juin derniers des commerces en raison de l'Euro 2008. En vain. La Municipalité a refusé de revoir sa copie. Les signatures de soutien aux vendeurs remises le 4 juin dernier au président du Conseil communal Maximilien Bernhard n'ont pas suffi à infléchir sa position. Pas plus que la résolution votée par les partis de gauche - avec l'appui de la majorité du Conseil - qui ont désavoué cette décision. Faisant fi des revendications des travailleurs et des milliers de personnes sensibles à leur cause, la Municipalité a préféré prêter l'oreille aux arguments des (grands) distributeurs. Qui, dans leur publicité, avaient lancé une invite à faire la fête en suggérant du football pour les uns... et du shopping pour les autres! La dernière catégorie se voyant proposer en prime, histoire de l'appâter, différents avantages à faire ses courses ces soirs-là. Reste que nombre de petits et moyens commerces n'ont pas suivi le mouvement et gardé leurs portes closes. «Dans tous les cas, le message politique est clair», relève Pietro Carobbio, secrétaire syndical d'Unia. «Ni le parlement d'Yverdon, ni la population ne veulent d'extensions des horaires d'ouverture des magasins. Les 4141 signatures ont été récoltées en deux semaines seulement.» Pour le syndicaliste, l'Euro n'est qu'un prétexte - d'ailleurs l'écran géant installé pour l'occasion se situait loin du centre ville. «On ne saurait ainsi faire d'exception à tout propos et chercher de la sorte à ouvrir la voie aux nocturnes et au travail dominical dans le secteur.» Quoi qu'il en soit, les ouvertures prolongées se sont soldées par un échec. «Il y a eu très peu de clients. Preuve que ce n'est pas un besoin» conclut Pietro Carobbio.

Sonya Mermoud