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Convention nationale : nouvel échec

Les négociations entre Unia, Syna et les entrepreneurs ont une nouvelle fois échoué

La Convention nationale du secteur principal de la construction arrivera à échéance à la fin de l'année. Pour éviter un vide conventionnel, Unia et Syna ont annoncé être favorables à la prolongation de cet accord durant deux mois, voir trois mois, sous réserve d'une hausse générale de salaire de 1,5% proposée par la Société suisse des entrepreneurs. Lundi dernier, la rencontre avec les patrons s'est soldée par une nouvelle impasse, ces derniers exigeant une prolongation de neuf mois de l'accord actuellement en vigueur.

Dès janvier prochain, les négociations entre syndicats et entrepreneurs n'ayant pas abouti, quelque 100000 travailleurs de la construction ne bénéficieront plus de la protection de la Convention nationale (CN). Pour éviter cette situation, Unia et Syna avaient annoncé, le 13 décembre dernier lors d'une conférence de presse à Zurich, être d'accord de prolonger l'accord actuellement en vigueur de deux mois. «Cette décision a été prise sous réserve que l'augmentation de salaire de 1,5% proposée par la Société suisse des entrepreneurs (SSE) soit effective dès janvier prochain», a précisé Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d'Unia Genève et membre de la délégation de négociations. Les mois de janvier et février auraient dû alors permettre de discuter d'une nouvelle CN. Durant ce laps de temps, les syndicats s'étaient engagés à respecter la paix du travail.

Au chapitre des divergences
Lundi dernier, la SSE a rencontré les syndicats mais a refusé leur proposition, exigeant que la CN soit valable jusqu'en septembre prochain. De quoi irriter les syndicats qui ont pourtant fait un pas supplémentaire, entrant alors en matière sur un nouveau délai de prolongation de trois mois. Un laps de temps jugé suffisant pour parvenir à un nouvel accord, Unia et Syna arguant que plusieurs objets négociés s'étant déjà soldés par des résultats. Et de relever les seuls points faisant toujours l'objet de divergences. A savoir la protection contre le dumping salarial dû aux sous-traitants et la protection de la santé en cas d'intempéries.

Volte-face sur les salaires
Unia et Syna se sont dits en outre choqués par l'attitude de la SSE qui avait proposé une hausse de 1,5 % des salaires. Et de préciser, dans un communiqué commun: «si l'on regarde de plus près, on s'aperçoit que, contrairement à ses déclarations antérieures, la SSE n'accepte entre-temps d'améliorer les salaires minimaux, - pour la première fois depuis trois ans et malgré l'excellente conjoncture sur les chantiers-, que de 1,2%, soit 0,4% en moyenne annuelle.» La hausse générale ne serait par ailleurs que de 1%, le reste étant attribué à titre individuel, sans possibilité de contrôle. Un «volte-face» qui amènent Unia et Syna à penser que les entrepreneurs ne veulent pas de solution acceptable. Ils ne leur ont pas moins soumis lundi dernier de nouvelles propositions de dates de rencontres en janvier 2012, les invitant à revenir à la table des négociations, «car personne n'a rien à gagner au vide conventionnel».

Pétition controversée
Unia et Syna ont par ailleurs dénoncé la récolte de signatures organisée par la SSE via les chefs des entreprises de construction. Ces derniers ont été invités à intervenir personnellement auprès de leurs collaborateurs afin qu'un maximum d'entre eux paraphent une pétition intitulée «Non au vide conventionnel!». Si les syndicats sont d'accord sur le fond et ne doutent pas que nombre de maçons souscriront à cette revendication, ils déplorent la manière de faire des entrepreneurs. «Dans bien des cas, soulignent-ils, les travailleurs ont été menacés de licenciement ou de suppression du 13e salaire s'ils ne signaient pas.»


Sonya Mermoud