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Libération de Louisa Hanoune exigée à Berne et dans le monde

La délégation de syndicalistes et membres du comité devant l’ambassade d’Algérie à Berne.
© Sylviane Herranz

La délégation de syndicalistes et membres du comité devant l’ambassade d’Algérie à Berne.

Une journée internationale pour la relaxe de la dirigeante politique algérienne s’est déroulée le 20 juin dernier

Porteuse de nombreux messages de soutien, dont celui de l’Union syndicale suisse n’ayant pu être représentée, de partis et de personnalités, une délégation s’est rendue le mercredi 19 juin à l’ambassade d’Algérie à Berne pour exiger la libération immédiate de Louisa Hanoune, dirigeante politique algérienne mise en détention le 9 mai par le tribunal militaire de Blida (voir aussi L’ES du 29 mai). Outre des membres du comité suisse pour sa libération, plusieurs syndicalistes étaient présents, dont Christian Fankhauser, vice-président du syndicat des transports SEV. Reçue par un conseiller de l’ambassadeur, et forte aussi de plus de 1000 signatures recueillies en Suisse sur une pétition demandant la relaxe de Louisa Hanoune, la délégation a exprimé ses vives préoccupations face à la détention arbitraire de cette démocrate, accusée de vouloir changer le régime, et face à la grave détérioration de son état de santé. «Vos inquiétudes et vos écrits seront remis à l’ambassadeur et transmis aux autorités compétentes dans les meilleurs délais», s’est engagé le conseiller, confirmant qu’une audience avait lieu le jour-même. Audience n’ayant pas abouti à la mise en liberté espérée.

Le lendemain, quatre conseillers nationaux étaient à leur tour reçu par l’ambassadeur d’Algérie. «Nous sommes aussi préoccupés par cette détention arbitraire et par la dégradation de la santé de Madame Hanoune. L’ambassadeur ne pouvait bien sûr pas se prononcer sur le fond, mais le message est bien passé, et il va relayer nos demandes à qui de droit», explique l’un des parlementaires, ajoutant que le diplomate semblait bien conscient du soutien apporté à Louisa Hanoune en Suisse et dans le monde. A cet égard, la campagne internationale pour la libération de la militante se mène actuellement dans 80 pays, où syndicats, partis, associations, élus ou même parlement, comme celui du Portugal, ont pris position.

Ce 20 juin, des délégations aux ambassades ou consulats ont été organisées dans une quinzaine de pays d’Europe, d’Amérique latine et d’Afrique. Et des rassemblements ont aussi eu lieu, comme à Genève où une cinquantaine de personnes, dont un député de Jordanie, ont protesté contre la détention de la secrétaire générale du Parti des travailleurs d’Algérie. Cette journée internationale avait été convoquée alors que les avocats de Louisa Hanoune s’apprêtaient à déposer, le dimanche 23 juin, une nouvelle requête de libération provisoire.

En Algérie, un large rassemblement s’est aussi tenu le 20 juin devant le siège du Parti des travailleurs. Des orateurs de tous horizons politiques ou sociaux ont appelé le pouvoir à montrer un signe de bonne volonté afin d’amorcer le dialogue souhaité alors que le pays est aux prises avec une révolte populaire exigeant le changement du système. Citée par El Watan, la coordinatrice du comité national pour la libération de la militante, Zohra Drif-Bitat, combattante historique de l’indépendance, a déclaré: «Nous vivons un moment dangereux pour les libertés et il n’y aura pas de dialogue sans Louisa Hanoune.»

Plus d’informations: eit-alger2017.org/fr ou almadoanor [at] bluewin.ch (almadoanor[at]bluewin[dot]ch)

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