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1600 personnes exigent la réintégration du délégué horloger licencié

Noé Pelet, Mickaël Béday et Camille Golay se sont rendus auprès de la direction de Dubois Dépraz
© Thierry Porchet

Au nom des 1600 signataires de la pétition et du syndicat Unia, Noé Pelet, Mickaël Béday et Camille Golay se sont rendus auprès de la direction de Dubois Dépraz pour exiger l’annulation du licenciement prononcé en juin et la réintégration du jeune horloger.

Mercredi dernier, la pétition signée durant l’été en faveur de Mickaël Béday, congédié pour ses activités syndicales, a été remise à la direction de l’entreprise Dubois Dépraz à la vallée de Joux

Plus de 1600 signatures exigeant la réintégration de Mickaël Béday, jeune horloger et syndicaliste licencié en juin dernier, ont été remises à la direction de l’entreprise Dubois Dépraz au Lieu le 4 septembre. Constituée de Noé Pelet, responsable de l’industrie à Unia Vaud, de Camille Golay, secrétaire syndicale à la vallée de Joux, et du jeune ouvrier concerné, la délégation a été reçue par le directeur de l’entreprise, Pierre Dubois, ainsi que le directeur de la production et le responsable des ressources humaines. «Nous avons remis la pétition et exprimé la demande qu’elle contient, soit l’annulation du licenciement et la réintégration de Mickaël Béday dans l’entreprise. Nous attendons maintenant que la direction nous réponde», relate Noé Pelet. Le responsable de l’industrie d’Unia Vaud rappelle l’importance de ces 1600 signatures, récoltées en un temps record et en pleine période de vacances horlogères. Environ 1500 personnes ont contresigné la pétition en ligne et plus de 100 sur papier. «Ces 1600 signataires sont le reflet de la colère face à ce licenciement antisyndical, qui n’est autre qu’une claire mesure de rétorsion contre un représentant des travailleurs. C’est le signe de l’importante mobilisation qui s’était déjà manifestée en juillet contre cet acte indigne d’une société signataire de la Convention de l’horlogerie, cette dernière prévoyant noir sur blanc la nomination de délégués syndicaux dans les entreprises.»

Le 8 juillet, une centaine de personnes, de la vallée de Joux et d’ailleurs, avaient manifesté devant le siège de l’entreprise horlogère Dubois Dépraz au Lieu. Outre des syndicats et des organisations de gauche, Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse, était aussi venu apporter son soutien. Les participants avaient non seulement réclamé la réintégration du jeune horloger, mais également appelé à la mise en place de mesures fermes pour protéger les représentants des travailleurs en Suisse. «Les horlogers de la Vallée exigent un renforcement de cette protection, avec en particulier le droit d’être réintégrés à leur poste et des sanctions bien plus élevées que les un à six mois de salaire d’indemnités existant à l’heure actuelle, précise Noé Pelet. La Suisse doit revoir sa législation de toute urgence. Comme l’a révélé l’affaire de la liste noire à l’Organisation internationale du travail*, elle est très mauvaise élève en la matière et totalement irrespectueuse des Conventions sur la liberté syndicale qu’elle a pourtant ratifiées.»

Le syndicaliste ajoute que, pour l’heure, seule une réintégration rapide de Mickaël Béday par Dubois Dépraz pourra éviter un recours à la justice afin de faire reconnaître le licenciement abusif ayant frappé le jeune délégué syndical.

 

*En juin, la Suisse a été contrainte par l’OIT de relancer les négociations avec les partenaires sociaux en vue de renforcer le cadre légal protégeant l’activité syndicale d’ici à l’été 2020.

 

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