Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Uber, un employeur qui ne dit toujours pas son nom

Action de chauffeurs Uber.
© Thierry Porchet

Des chauffeurs payés 10 francs de l’heure... Unia dénonce régulièrement la précarité dans laquelle se trouvent les collaborateurs d’Uber.

La multinationale a modifié les conditions contractuelles de ses chauffeurs, mais en réalité, rien ne change pour eux. Unia exige des autorités qu’elles réagissent enfin

Le 1er juillet dernier, tous les chauffeurs de la plateforme Uber en Suisse ont reçu un nouveau contrat général de prestations, dont Unia a pu prendre connaissance. «Ce dernier promet davantage de libertés et d’indépendance sur le papier, mais après analyse de ces nouvelles conditions par nos juristes, dans les faits, rien ne change, dénonce Umberto Bandiera, en charge du dossier en Romandie pour Unia. Le modèle d’affaires et l’organisation du travail restent pour l’essentiel identiques. On retrouve toujours ces liens de subordination maquillés en fausse indépendance.» La seule amélioration du point de vue des employés est que le for juridique en Suisse est explicitement prévu.

«Tout le monde sait que nous sommes des employés mais personne ne fait rien, ce n’est pas acceptable, dénonce Igor (prénom d’emprunt), chauffeur Uber et membre d’Unia. Les nouveaux contrats n’ont strictement rien changé pour nous. Nous continuons à travailler en tant que chauffeurs pour un salaire horaire de 10 francs.»

600 millions de manque à gagner

Depuis son installation en Suisse en 2013, Uber a été épinglé à plusieurs reprises, et les jugements sont sans équivoque: les chauffeurs Uber sont des employés, et ont donc droit à un salaire, au remboursement de leurs frais, aux congés payés et aux cotisations aux assurances sociales. «Au lieu d’accepter ses obligations, Uber et ses avocats mènent des procédures judiciaires qui durent des années tandis que le personnel et les assurances sociales attendent leur argent», s’indigne le syndicaliste, qui rappelle que, selon les calculs d’Unia, le groupe américain doit plus de 500 millions de francs à ses conducteurs et plus de 100 millions de francs aux assurances sociales.

Les autorités doivent agir

Pour le syndicat, il est urgent que les autorités mettent fin au jeu du chat et de la souris avec Uber et que les chauffeurs bénéficient enfin des mêmes droits que les autres. «Cette inertie des autorités a trop duré, réagit Umberto Bandiera. Il est urgent qu’elles rétablissent l’Etat de droit.» Le syndicat appelle la Confédération à convoquer sans attendre une table ronde des partenaires sociaux visant à trouver des solutions. A l’heure où Uber annonce s’implanter dans de nouveaux cantons et de nouvelles villes, à l’image de Fribourg, Yverdon et Sion, Unia les invite aussi à agir: «Ils doivent veiller à ce qu’Uber, en tant qu’employeur, respecte la loi sur le travail et ils doivent mettre fin aux violations systématiques sur lesquelles repose le modèle Uber.»

Pour aller plus loin

Valais: large coalition contre l’extension des ouvertures des magasins

Une syndicaliste fait signer le référendum à une vendeuse.

Tous les syndicats et partis de gauche du canton se sont engagés contre la détérioration des conditions de travail du personnel de la vente, combattue par référendum

«Je suis soulagée»

La travailleuse derrière une pancarte Unia "Du respect".

Soutenue par Unia, une mère obtient une indemnité d’un mois de salaire pour licenciement discriminatoire. Une victoire d’étape rare. Témoignage

Harcèlement sexuel: stop!

Une main d'homme tendue en direction d'une serveuse.

Quatre employées de l’hôtellerie-restauration ont eu le courage de témoigner à Genève des agissements qu’elles ont subis. Un phénomène récurrent dans la branche. Entre harcèlement sexuel et moral, patrons, chefs, collègues et clients profitent souvent de la précarité du personnel féminin. Une situation dénoncée par Unia au niveau national à la suite d’un sondage éloquent

Les caissières sont désormais sur tous les fronts

Une caisse automatique.

Les caisses automatiques servent à augmenter la polyvalence du personnel des grandes surfaces, ce qui génère beaucoup de stress, comme en témoigne une employée de Coop