Le plan de relance de la CGAS
La CGAS a aussi révélé son Manifeste pour l’emploi, fruit de réflexions de longue date, qui se sont accélérées lorsque la crise sanitaire a éclaté, et également réponse aux employeurs qui profitent de la crise pour justifier leur volonté de déréguler massivement le marché du travail ou de réduire le rôle de l’Etat.
Le document se décline en quatre volets. D’abord, la stimulation de la relance par des hausses de salaires, et donc de la consommation. «Un petit pas a été fait avec le salaire minimum à Genève, mais des augmentations doivent être négociées dans les branches non concernées, notamment dans les soins», revendique Davide De Filippo, président de la faîtière, qui exige de fait l’abandon des mesures déflationnistes annoncées dans la fonction publique.
Le Manifeste propose deuxièmement de partager l’emploi en réduisant significativement la durée du travail. Les effets seraient multiples: créer de l’emploi, mieux concilier vie professionnelle et vie privée, et favoriser l’égalité à travers une meilleure répartition des tâches au sein du foyer.
Les syndicats invitent par ailleurs à miser sur une nécessaire reconversion économique, passant par la création d’emplois sanitaires, sociaux et écologiques. «Pour cela, il faut une politique volontariste de la part des autorités, insiste le responsable syndical. Nous devons investir dans des secteurs largement sous-estimés, tels que la mobilité douce, les énergies renouvelables, la rénovation thermique des bâtiments ou encore le recyclage des déchets, qui pourront générer des milliers d’emplois, plus ou moins qualifiés. L’aéroport de Cointrin, qui traverse une crise de taille et mettra des années à s’en remettre, pourrait accompagner ses employés vers une reconversion professionnelle, mais il faut de la volonté...»
Enfin, le Manifeste appelle à resserrer les mailles du filet de la protection sociale. «Il faut revoir la Loi fédérale sur le chômage afin que l’indemnisation soit facilitée et rallongée dans la durée, et empêcher que les travailleurs précarisés soient lésés, explique Davide De Filippo. Le souci, c’est que cette loi contraint le demandeur d’emploi à retrouver un poste dans son secteur, alors que des branches comme le tourisme, l’hôtellerie ou le trafic aérien auront des pertes d’activité durables.»
La CGAS demande en outre une protection accrue des travailleurs âgés ainsi qu’un renforcement des droits en matière de licenciements collectifs en abaissant les seuils légaux obligeant à négocier un plan social.
Le Manifeste sera adressé aux associations patronales et aux autorités politiques.
Plus d’infos sur: cgas.ch