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Pas touche à Postfinance!

Bâtiment de la Poste.
© Neil Labrador

La privatisation de Postfinance et sa séparation du groupe Poste sont perçues par les syndicats comme une attaque frontale contre le service public.

Voulue par le Conseil fédéral, la privatisation de la banque postale provoque une levée de boucliers de la gauche et des syndicats

A l’issue de sa séance de mercredi dernier, le Conseil fédéral a annoncé viser la privatisation de Postfinance et sa séparation du groupe Poste. Le nouvel organisme financier privé serait autorisé à accorder des crédits et des hypothèques, ce qui «ouvrirait la voie au développement de Postfinance en tant que banque commerciale à part entière axée sur le marché intérieur», indique dans son communiqué le gouvernement, qui entend intégrer ce projet dans sa révision partielle de la Loi sur l’organisation de La Poste.

Autant dire que l’idée de privatiser ce fleuron du service public provoque une levée de boucliers de la gauche et des syndicats. Cette «attaque frontale éhontée contre le service public» est «inacceptable» pour l’Union syndicale suisse. Membre de la faîtière syndicale, Syndicom, qui organise le personnel de La Poste, annonce de son côté qu’il s’y opposera «par tous les moyens». Pour les syndicats, ce projet remet en cause la mission de service public de la banque postale, Postfinance occupant un rôle central pour garantir aux entreprises et aux individus l’accès au trafic des paiements à des tarifs raisonnables. En outre, pour assurer le service universel, le groupe Poste dépend d’activités diversifiées, dont celles de son institution financière. Les missions du géant jaune pourraient dès lors être compromises, avec pour conséquences une réduction des prestations aux usagers et une dégradation des conditions de travail pour les employés, craignent les syndicats.

Référendum dans l’air

Syndicom prévient qu’il lancera le référendum. Le projet de privatisation ne devrait toutefois pas passer comme une lettre à la poste aux Chambres fédérales. Le cas échéant, la votation est gagnable pour les défenseurs du service public. Postfinance dénombre 2,4 millions de clients, une masse qui devrait être poussée à rejoindre le camp du refus par les perspectives de frais plus élevés et de prestations réduites.

Plutôt que de brader Postfinance aux marchés financiers, les syndicats demandent de lui offrir la marge de manœuvre d’une véritable banque en matière de crédits, tout en la maintenant dans le giron public. A cette fin, la Confédération pourrait lui octroyer une garantie.

Le Parti socialiste suisse, pour sa part, va plus loin, prenant à contre-pied le Conseil fédéral, il propose de transformer Postfinance en une «banque du climat au service du bien commun et d’une transition énergétique socialement juste». «Notre pays n'a pas besoin d'un géant bancaire supplémentaire qui ne s’intéresserait qu’à la maximisation de ses profits», souligne la conseillère nationale Valérie Piller Carrard, qui verrait plutôt Postfinance faire œuvre de pionnier «en se concentrant sur les investissements nationaux et internationaux favorables à la protection de l’environnement». La socialiste fribourgeoise estime que «la transition énergétique offre suffisamment de possibilités d'investissement et de crédit».

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