Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Les profs d’éducation sexuelle poursuivent leur lutte

A Genève, la cheffe du Département de l’instruction publique refuse encore et toujours d’ouvrir des négociations sur son projet de réforme de la formation en santé sexuelle

Le conflit au sein de la formation en santé sexuelle à Genève n’a toujours pas trouvé de porte de sortie. Depuis fin mars, les 24 formateurs consultants en promotion et éducation à la santé (FCPES) ont mené plusieurs journées d’actions et de grève. Ils contestent le projet de la direction du Département de l’instruction publique (DIP) de supprimer le statut de FCPES au profit de deux nouvelles fonctions: d’un côté, des maîtres spécialisés, qui assureraient l’enseignement, et, de l’autre, des chargés de formation et de projets. Si le nombre de cours passait de 18 à 28 par semaine, la réforme réduirait la qualité des prestations et s’accompagnerait d’un déclassement salarial, dénoncent ces enseignants spécialisés. Soutenus par les syndicats SSP et le Sit, ils réclament depuis le début de l’année l’ouverture de négociations. En vain.

Le 8 avril, les FCPES ont obtenu une victoire d’étape, une majorité du Grand Conseil a voté une motion demandant le maintien de la qualité des cours et leur renforcement, l'ouverture de négociations avec le personnel et la suspension des entretiens individuels pour suppression de postes. Mais la cheffe du DIP, Anne Emery-Torracinta, n’a pourtant toujours pas accepté l'ouverture de réelles négociations. Devant le Parlement, la conseillère d’Etat a évoqué un «immense malentendu» et «beaucoup de manipulation et de désinformation». «Ce que souhaite le département, c’est renforcer la partie enseignement en diminuant la partie administrative.» La socialiste, qui fait déjà face à la bronca du personnel de l’Office médico-pédagogique à la suite du scandale des mauvais traitements au foyer pour jeunes autistes de Mancy, n’a pas convaincu son camp.

Ce mercredi 11 mai à 17h30, les FCPES seront devant l’Hôtel-de-Ville pour remettre une pétition aux autorités. Une rencontre est aussi prévue le matin avec les ressources humaines et la hiérarchie du DIP. «Nous nous attendons à une énième réunion avec PowerPoint, du contenu très flou et aucune réponse précise à nos questions. Sans parler d’empêcher la réforme, le personnel n’a pour l’heure pas la possibilité de discuter du cahier des charges ni de la grille salariale, il n’y a pas de réaction, la direction du DIP reste pour l’heure campée sur sa position. Les formatrices, puisqu’il s’agit d’une majorité de femmes, ne sont pourtant pas opposées à passer du statut de personnel technique à celui d’enseignant», explique Aline Zuber, secrétaire syndicale du SSP Genève.

A l’issue de cette journée, les FCPES devraient décider de la suite à donner à leur mouvement. «Il y a la possibilité d’entamer une grève prolongée, qui impliquerait un arrêt des cours d’éducation sexuelle. Nous réfléchissons aussi à d’autres formes d’actions. Un projet de loi pourrait éventuellement être déposé pour tenter de faire pression sur le Conseil d’Etat.»

Pour aller plus loin

Les maçons genevois sur le pont !

manifestation, feu dans des barriques, manifestants avec t-shirt noir: inscription: "tout au pont !"

Les syndicats de la construction ont annoncé une journée de grève le 16 octobre à Genève pour dénoncer la précarisation des travailleurs orchestrée par les patrons du secteur

Nouvelles négociations en cours au «Matin»

Les rédactions romandes avaient débrayé en juin dernier

Mercredi 5 septembre, une première séance de médiation a lieu entre les employés du Matin, leurs représentants et Tamedia, l’éditeur zurichois ayant saisi fin août l’Office de...

Egalité: «Il faut se mobiliser!»

Manifestation du 7 mars 2015 à Berne

Après la récente décision de la commission du Conseil national sur la révision de la Loi sur l’égalité, nouvel outrage à l’égard des femmes, Corinne Schärer du comité directeur d’Unia appelle à une forte mobilisation le 22 septembre et dans les mois qui viennent

«L’oppression n’est pas réformable»

Dans son livre, Jean Ziegler explique les mécanismes et les conséquences, chiffres à l’appui, du capitalisme, un ordre meurtrier qui «tue une grande proportion de l’humanité tous les ans et détruit l’environnement». Il rappelle que cet ordre n’est pas naturel ni inéluctable, et que l’être humain porte en lui les capacités de son renversement.

Jean Ziegler mène une critique implacable du capitalisme dans un ouvrage destiné en priorité aux jeunes. Un livre qu’il conçoit comme «une arme pour l’insurrection des consciences». Interview