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Le monde professionnel, fréquent théâtre de souffrances

La violence et le harcèlement au travail touchent plus d’une personne sur cinq, selon une enquête internationale

Qu’ils soient d’ordre physique, psychologique ou sexuel, la violence et le harcèlement au travail sont très répandus dans le monde et concernent plus d’une personne sur cinq actives professionnellement. Voilà ce qui ressort d’une vaste enquête, première du genre, publiée le mois dernier et menée conjointement par l’Organisation internationale du travail (OIT), la Lloyd’s Register Foundation et l’institut de sondage Gallup. Une étude menée en 2021 auprès de 75000 travailleuses et travailleurs âgés de 15 ans et plus, dans 121 pays. Selon les résultats de cette dernière, 22,8% de la population, soit 743 millions d’individus, ont été victimes au moins une fois de ce genre de dérives au cours de leur carrière. A peine plus de la moitié de ces personnes ont osé témoigner de ce qu’elles ont vécu. Elles se sont alors tournées le plus généralement vers des amis ou des proches plutôt que de saisir des canaux informels ou officiels. «De multiples facteurs et obstacles peuvent dissuader les victimes de signaler les actes de violence et de harcèlement au travail. “Perte de temps”, “craintes pour sa réputation” font partie des raisons les plus souvent invoquées par les personnes interrogées pour expliquer ne pas avoir parlé de l’expérience qu’elles ont eue», précisent les partenaires du sondage dans un communiqué de presse commun. Plus en détail, le rapport révèle que 17,9% des salariés ont fait face à des violences psychologiques – la majorité des cas. Les agressions physiques concernent quant à elles un peu moins d’un salarié sur dix et, dans cette situation, les hommes l’indiquent plus souvent que les femmes. La violence et le harcèlement sexuel au travail ont touché une personne en emploi sur quinze (6,3%, soit 205 millions de personnes).

Femmes et migrants particulièrement touchés

Parmi les catégories les plus touchées par différents types de violences figurent les jeunes, les travailleurs migrants et les salariés des deux sexes, les femmes y étant toutefois davantage exposées. «Les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes d’être victimes de violence et de harcèlement d’ordre sexuel; les femmes migrantes, deux fois plus susceptibles que les autres femmes d’en faire état», soulignent en substance les auteurs de l’étude. Le risque de subir des mauvais traitements est aussi plus élevé parmi les personnes ayant, à un moment donné de leur vie, subi des discriminations fondées sur le genre, le handicap, la nationalité et/ou l’ethnie, la couleur de la peau ou encore la religion.

«Le rapport nous montre l’énormité de la tâche à accomplir pour mettre fin à la violence et au harcèlement dans le monde du travail», commente Manuela Tomei, sous-directrice générale de l’OIT pour la gouvernance, les droits et le dialogue, misant dès lors sur des actions rapides sur le terrain et en faveur de la ratification et de la mise en œuvre de la Convention 190 de l’OIT (voir aussi ici) consacrée à la lutte contre cette problématique. A noter encore que l’enquête contient une série de recommandations comme celles visant à collecter régulièrement des données, à développer la prise de conscience de ce fléau, à étendre les mécanismes de prévention et de gestion des cas ainsi qu’à offrir un soutien efficace aux victimes.

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