Appel à une manifestation en soutien à un militant climatique incarcéré
Nouvelle mobilisation en faveur de la libération de Jérémy, un militant climatique incarcéré préventivement dans la prison de Champ-Dollon à Genève. Le vendredi 2 juin, le comité de soutien au jeune homme de 22 ans appelle à une manifestation de solidarité à 18h30 devant la Poste du Mont Blanc, dans la ville du bout du lac. Rappelons que le détenu est accusé d’avoir participé au printemps 2022 à des actes de sabotage de machines de chantier d’Holcim à la gravière de Sézegnin, dans la campagne genevoise. Il a été arrêté le 15 mars dernier. Les sympathisants du militant – dont de nombreuses organisations et personnalités à l’image de Jacques Dubochet, Julia Steinberger ou encore Valérie d’Acremont – ont précisé leur position dans une lettre ouverte intitulée «Un mouvement que l’on n’enferme pas» publiée sur le site Internet Free Jérémy et le 8 mai dans le journal Le Courrier. Ils soulignent que les faits reprochés à l’activiste, qu’il soit coupable ou non, s’inscrivent dans la continuité de la lutte pour la défense de l’environnement. Un combat qui, notent-ils, «n’a trouvé aucun écho sérieux au sein de la classe politique». Et en particulier celui mené contre l’extension de la carrière d’Holcim sur la colline du Mormont où s’est déroulée la première Zad de Suisse. Plus largement, les auteurs relèvent encore dans leur lettre ouverte que les autorités n’ont pas seulement ignoré les revendications du mouvement climat mais que, lorsque les mobilisations ont pris de l’ampleur, elles ont fait le choix de les réprimer. «Désormais c’est un acharnement juridique que subissent les militants.» Le comité de soutien à Jérémy affirme qu’en l’enfermant, «la justice tente de restreindre et de contenir tout un mouvement». Et appelle à la «résistance et à la solidarité de toutes les personnes qui luttent pour un monde respectueux du vivant et débarrassé des multinationales destructrices». Il insiste encore sur la responsabilité du géant du ciment dans le réchauffement climatique, chiffrée à 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et dénonce l’inaction des autorités face aux revendications de toute une génération ayant pris la mesure de la catastrophe environnementale et de «la dangerosité de certaines multinationales telles que Holcim qui attaquent le vivant et participent activement à la destruction de notre planète».
Plusieurs actions ont déjà été menées pour réclamer la libération de Jérémy. Le 1er mai, un bloc de solidarité en sa faveur a participé au cortège genevois. Ou encore, le 13 avril, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la Palais de justice de Genève, date à laquelle la Chambre pénale de recours s’est prononcée sur le maintien en détention préventive de l’activiste.