Mauvaise nouvelle à Payerne. Spécialisée dans le fibrociment, l’usine Eternit pourrait fermer ses portes à la fin de l’année, laissant 80 travailleurs sur le carreau. Le propriétaire du site, le groupe Swisspearl, souhaite déménager la production des matériaux pour l’enveloppe des bâtiments ainsi que la logistique à son siège de Niederurnen, dans le canton de Glaris. L’atelier de moulage à la main des bacs à plantes et autres matériels de jardin serait, lui, délocalisé dans une usine en Slovénie. Seul resterait à Payerne le service commercial destiné à la Suisse romande. Swisspearl entend ainsi «maintenir sa compétitivité à long terme». Le groupe, qui a racheté une société danoise l’année dernière, possède neuf sites en Europe employant quelque 2400 personnes.
Les salariés ont été informés des intentions de la direction la semaine dernière. Une procédure de consultation pour licenciement collectif a été ouverte. Swisspearl s’est engagé à proposer à chaque collaborateur un emploi équivalent à Niederurnen. La localité se situe toutefois à plus de 200 kilomètres de la Broye. L’entreprise fait aussi miroiter un plan social pour les personnes licenciées. Quant au site, il pourrait être cédé à Swisspor. Ce fabricant de matériaux d’isolation et d’étanchéité est détenu, tout comme Swisspearl, par la famille Alpstaeg. Mais on ne sait pas si des employés d’Eternit pourraient être repris par Swisspor.
De son côté, Unia est en contact avec ses membres sur place. Une distribution de tracts était prévue cette semaine, l’idée est d’organiser une assemblée du personnel. «C’est aux travailleurs de décider s’ils veulent se battre pour sauvegarder les emplois», explique Nicole Vassalli, secrétaire syndicale d’Unia Vaud.
Eternit est présent à Payerne depuis le milieu des années 1950. Dans les années 1970, l’usine a compté plus de 200 travailleurs. C’est ici qu’on fabriquait les ardoises qui se sont retrouvées sur de nombreux toits de Suisse romande. Le fibrociment de l’époque contenait hélas de l’amiante, qui provoquait des cancers mortels chez les ouvriers. Ce n’est qu’en 1989 que le Conseil fédéral a interdit l’utilisation de cette roche fibreuse nocive pour l’appareil respiratoire.