La date figurant dans ce titre est essentielle. C’est en effet ce jour-là que le peuple suisse s’est largement prononcé (80% des voix) en faveur d’une assurance vieillesse et survivants (AVS), pièce centrale de la sécurité sociale depuis plus de 75 ans. En raison de cet événement, mais aussi de l’adoption, le même jour, des articles économiques de la Constitution fédérale, certes de façon plus serrée (53% de oui), l’historien Dominique Dirlewanger considère, dans 6 juillet 1947. La Suisse dans le monde d’après-guerre, édité par Le savoir suisse, que l’année 1947 marque un tournant majeur pour l’histoire du pays au XXe siècle. Selon l’auteur, cette double votation fait écho à plusieurs décennies de débats sociaux et politiques. Et c’est aussi durant l’année 1947 que se dessine la relance des relations internationales de la Suisse avec l’Europe et le monde de l’après-guerre.
Dominique Dirlewanger rappelle qu’en 1948 les premières rentes AVS étaient très modestes, avoisinant les 10% d’un salaire moyen, confortant ainsi le rôle fondamental des caisses de pensions. Les révisions successives de l’AVS amèneront toutefois une amélioration graduelle des prestations pour devenir, «sous la houlette du conseiller fédéral socialiste Hans Peter Tschudi (1913-2002)», la vitrine sociale de la participation de la gauche à l’exécutif gouvernemental entre 1959 et 1973.