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L’assistance au suicide menacée à Genève?

Les électeurs voteront le 9 juin sur la modification de la Loi sur la santé qui ne contraint plus les hôpitaux et les EMS à accepter le recours au suicide assisté en leur sein

Ces dernières années les établissements médicaux genevois privés et publics, c’est-à-dire les hôpitaux et les EMS, étaient obligés d’accepter le recours au suicide assisté entre leurs murs, pour autant que les conditions en soient respectées. Mais la donne pourrait changer. En effet, le Grand Conseil a voté en 2023 la suppression de l’article de la Loi sur la santé qui prévoyait cette obligation. EXIT Suisse romande a lancé un référendum, avec le soutien des partis de gauche, qui a rapidement abouti, pointant la menace d’une régression dans la liberté d’accès au suicide assisté. 

«La suppression de cet article fait ressurgir une disparité qui avait justement été corrigée en 2018 avec l’introduction de cette obligation», commente Jocelyne Haller, de Solidarités Ensemble à Gauche. «Si on ne s’y oppose pas dans les urnes, on va vers un retour de l’arbitraire avec des directions d’établissements qui pourraient refuser les suicides assistés dans ces lieux. Il ne doit pas y avoir d’inégalité de traitement entre les personnes qui vivent à leur domicile et celles qui sont en EMS ou hospitalisées.»

Les électeurs du bout du lac devront trancher le 9 juin prochain. Le Conseil d’Etat appelle à rejeter la loi modifiant la Loi sur la santé, tout comme l’ensemble des partis politiques du canton, à l’exception du MCG. «Quasiment tous les députés qui ont voté, à la hâte, en faveur de cette suppression ont maintenant retourné leur veste, s’indigne Jocelyne Haller. Leur première décision était complètement irrationnelle!» 

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«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

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